Les enfants terribles du death/grind british sont enfin de retour sur le devant de la scène pour un troisième album. Pas facile d’enchaîner sur l’excellent « Only tools and Corpses » sur lequel, la presse comme le public, n’avaient pas tari d’éloges. D’autant plus que le sextet rosbif est depuis devenu un quintet avec le départ d’un des deux chanteurs. Terminés, les glapissements stridents de Mr Gore, c’est désormais le bassiste Phil Wilson qui assure les hurlements aigus avec, il faut l’admettre, un certain panache.

Du côté des compos, il y a eu, là aussi, un subtil remaniement car GOREROTTED a pris quelques distances avec le grind. Bien entendu, les influences bruitistes sont toujours marquées comme en témoignent l’utilisation souvent « carcassienne » des vocaux ou encore l’intro de « …and everything went black », premier titre de l’album, qui aurait fait bonne figure sur un disque de NAPALM DEATH. Mais le « dérapage » est désormais moins systématique et n’intervient qu’à bon escient pour diversifier la trame des morceaux.

Pour le reste, les neufs titres de « A New Dawn for the Dead » s’acheminent à travers un death métal oscillant entre brutalité et mid-tempos assassins. Le gros travail des rythmiques, à situer entre CARCASS et CANNIBAL CORPSE, et tout particulièrement celui des guitares mettent en avant les réelles capacités de composition que GOREROTTED nous avaient déjà laissés entrevoir.

Le groupe a indéniablement pris de la bouteille et c’est une évolution somme toute logique qui nous conduits au présent cd. N’allez pas croire pour autant que ces rois de la tripaille à l’anglaise se soient assagis pour autant. Au niveau des textes, on navigue entre le mauvais goût, que semblent cultiver avec raffinement les Britanniques, les démembrements et tous ces trucs dégueux qui font la joie des vendeurs de détergents et le malheur des femmes de ménages. Bref, on n’est pas loin du petit manuel du tripier façon CANNIBAL CORPSE à ceci près que le style de GOREROTTED est doté d’un second degrés salvateur qui fera toujours défaut à Corpsgrinder et son gang.

Du côté de la prod, le son est terrible car à la fois clair et massif sans être surproduit. Pour restituer la puissance live de GOREROTTED, quoi de plus idéal que d’enregistrer avec leur ingé-son attitré ? Ajoutez à ça un mixage par Stephen Fimmers (oui, oui, le bassiste de NECROPHAGIST), un mastering par Tim Turan (EMPEROR, DISCHARGE, MARILYN MANSON – mais on lui a donné beaucoup d’argent alors…) et vous aurez le tiercé gagnant pour un solide disque de death/grind qui se laisse volontiers sur la platine en mode repeat. Pas révolutionnaire mais sacrément efficace.


Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 12047