GONIN-ISH est un combo, je vous le donne en mille, japonais, existant depuis 1997. Après divers changements de line up inhérents à toute création de groupe, celui-ci se stabilise en 2000 (il subira malgré tout d’autres changements de personnel par la suite, et ce, jusqu’en 2006). Cet album est le second publié par la formation mais le premier à arriver dans nos belles contrées grâce à Season of Mist.

La première chose qui frappe à l’écoute de cet album est un chant uniquement féminin et en japonais. D’après la bio du groupe les textes seraient écrits en japonais ancien ce qui implique que même les japonais ne comprennent les paroles. Passons donc les textes, je n’ai pas suffisamment étudié le japonais ancien pour vous faire un topo. On en reparle d’ici une vingtaine d’années…

Musicalement on est dans un metal progressif à tendance death pas chiant et assez varié. On pense à CYNIC pour le côté ovniesque, à DREAM THEATER pour le côté typiquement prog’ et technique, parfois à OPETH pour certaines ambiances et même à certains groupes prog’ des années 70 (GENESIS et CAMEL en tête). Hormis le fait qu’il soit en japonais, le chant d’Anoji (voix, guitare) apporte énormément de par son côté fou et varié. Angélique par moment mais parfois un peu niaise aussi (à moins que mes lacunes en matière de culture japonaise ne freinent ma compréhension du truc… possible…), hystérique à d’autres, sa voix est très loin d’être une voix typique death metal même si certaines intonations font immanquablement penser à Paul Masvidal (CYNIC). Clairement LE point fort de cet album.

L’album est constitué de six titres qui forment un ensemble plutôt homogène et qui fait inévitablement penser à un concept album. Ceci dit, au vu de ma totale incompréhension des textes, je n’en mettrai sûrement pas ma main au feu (entre nous, dans un registre qui tient autant du prog’, j’ai une chance sur un million de me tromper…). Pas grand-chose à jeter sur cet album si ce n’est, peut-être, le premier titre qui serait plus une intro instrumentale prog’ classique pas dégueulasse qu’un titre à proprement parler. C’est là qu’on mesure l’importance du chant d’Anoji. On retiendra tout particulièrement le titre « Jinbaika (Parasite Flower) » pour ses envolée lumineuses et sa partie presque rappée qui dérape vers l’hystérie si caractéristique de la vocaliste. A mon avis le meilleur titre de l’album avec son frère siamois « Muge no hito (The Free Man) ». Le reste est de très bonne facture, constant dans sa qualité musicale et dans le talent certain des musiciens. Jugez en par vous-même.

Les guitares peuvent être à la fois sobres et volubiles. Sobres sur certains riffs ou chorus simples mais catchy, bavardes sur certains riffs et débordements de soli ultra téléphonés et pas toujours du meilleur effet. La basse est présente et irréprochable, une fois de plus on pense à CYNIC et à Sean Malone pour le toucher limite jazz et le son très clinquant et propre. Le batteur (un ex-SIGH) est efficace malgré un son pas forcément à son avantage.
Justement, tant qu’on en parle, la production, c’est, à mon avis, là que le bât blesse... Le groupe fait tout lui-même, de l’artwork à l’enregistrement en passant par la distribution, le mastering etc… Malheureusement, si la cover n’est pas déplaisante, la production, elle, me semble assez inadaptée. Manque de relief dans les guitares (manque de guitares tout court !!), clavier parfois trop présent, son de batterie morne et sans relief. Une production qui sonnerait presque comme une production 70’s pas réussie. Plus de modernité et, surtout, un bon producteur, auraient certainement mis le tout plus en valeur. Bref, pas inécoutable mais franchement pas valorisant non plus. Dommage. Reste la voix, et quelle voix ! Je n’en dirai pas plus mais sachez que pour moi la révélation de cet album réside en ce chant si particulier, maîtrisé de bout en bout, ensorcelant et remuant… vraiment, vraiment trippant. La classe. Rien à ajouter.

On ne peut donc qu’applaudir une démarche sincère et honnête, qui, malgré quelques petites maladresses, nous ont séduits et on remercie Season Of Mist d’avoir eu les « cojones » de sortir cet album qui fera, pour sûr, figure d’ovni dans votre discothèque.




Rédigé par : Dixie Whiskey | 12/20 | Nb de lectures : 11024