GODISDEAD - Just...Die (Black Wave) - 17/04/2015 @ 07h46
Rien ou presque n’a changé pour les provençaux depuis la sortie de l’excellent « II » en 2012, même formation, même label et même discours antireligieux. Vincent Taiani qui avait réalisé le magnifique artwork est lui aussi à nouveau présent pour un résultat certes très différent mais qui correspond cependant très bien à l’ambiance mystérieuse et occulte voulue par le quartet. Toujours à cheval entre black-metal, thrash, punk et stoner les sudistes ont profité de cette longue période pour peaufiner encore plus leur style et livrer ainsi quelque chose à nouveau d’inclassable mais en plus abouti.

Ce qui est certain c’est que comme son prédécesseur il va demander un grand nombre d’écoutes afin de pouvoir s’imprégner de plus en plus dans cette noirceur absolue à la fois expérimentale et hypnotique. Car les gars ce sont totalement lâchés et ne se sont mis ni contraintes ni limites, le meilleur exemple étant sur l’instrumental « In Chains » où l’on trouve pèle-mêle des extraits de discours avec des clameurs de stade, des effets de guitare nombreux et une fin électro totalement improbable mais finalement totalement en cohérence avec le reste. Rien que ce morceau montre toute l’étendue des influences de la bande et surtout la sérénité qui en découle, car tout est d’une telle fluidité qu’on ne peut pas penser le contraire. Au-delà des neuf minutes qui composent ce vaste patchwork, tout le reste de ce troisième album est du même niveau et d’une grande variété, rien que les interludes (qui d’habitude n’amènent quasiment rien) permettent d’aérer l’ensemble et surtout de garder cette cohésion et cette densité sans jamais dérouter l’auditeur, ni aller à la faute de goût, celles-ci étant à la fois planantes, acoustiques et envoûtantes. Bien calées entre tout cela les différentes plages (qui varient de 3 à 8 minutes) sont d’une diversité totale et placées dans un ordre idéal au niveau de la construction, du coup rien n’a été laissé au hasard, tout comme les textes (peu présents mais forts bien écrits).

« Siensiaar Of Death » nous montre un côté punk appliqué, mélangé à du stoner plus lourd et sombre, tout comme pour l'excellent « Fucking Assholes » où son côté joué à l’arrache pour les solos fait merveille, le tout est couplé avec un vrai groove bien lourd, mais cependant tout est bien calculé et avec leur courtes durées ces deux compos vont faire un malheur sur scène. Même s’ils sont plus longs et plus lourds « Just…Die » et « Hypocrits » sont eux aussi réussis sur tous les points (et couplés à des paroles qui font mouche), le premier jouant sur la sensation d’écrasement et d’oppression avec cette rythmique lourde et répétitive, le second aux riffs très black-metal couplés avec de la double et une basse qui amplifient ce sentiment maladif et primaire pour le titre certainement le plus obscur de cet opus. Le mélancolique « Extatic State » porte très bien son nom grâce principalement aux voix totalement possédées, à son passage tout en mélodie et à la voix chuchotée, ainsi qu'à un solo de toute beauté, et là encore la bande sort des sentiers battus en y intégrant du vibraphone pour au final durant plus de huit minutes nous emporter dans son univers.

Il fallait bien terminer l’expérience de manière différente, et c’est ce qui se produit avec « Illusoiry Illusions » totalement acoustique et chanté de manière très calme et agréable (auquel est venu se greffer des chœurs féminins bienvenus), le tout avec l’outro finale qui n’est pas chantée mais parlée et en français qui plus est, et où l'on a la sensation d’être dans un temple bouddhiste avec cette petite cloche et ce texte qui fait penser à un sermon à la fois religieux et philosophique mais qui reste dans l’esprit du groupe et de ses convictions, surtout en se terminant par « C’est la fin ».

Et effectivement une fois l’écoute terminée on s’aperçoit du boulot qu’ils ont produit et même si enchaîner tout d’une traite durant les 49 minutes peut s’avérer un peu copieux, le rendu est tel que cela passe finalement très bien. Les voix collent parfaitement avec la musique, les riffs sont inspirés, la batterie n’en fait pas trop et la production globale sonne toujours naturelle mais de manière plus massive et lourde que précédemment. Les avignonnais sont en grande forme (contrairement au club de foot local) et ont en tout cas réussi leur retour (malgré quelques longueurs éparses) confirmant tout le bien qu’on pensait d’eux, et surtout qu’ils sont bien à part sur la scène française, ce qui visiblement semble leur convenir.




Rédigé par : GabinEastwood | 16/20 | Nb de lectures : 10038




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Commentaire
bibite boy
IP:109.2.144.84
Invité
Posté le: 17/04/2015 à 12h18 - (116523)
bien écouté la chose et c'est ma foie pas mal interessant de voir autant d'influences bien s'imbriquer les unes aux autres; et avec gout s-v-p! bravo messieurs, suis adepte.

f.u.all
IP:77.132.180.77
Invité
Posté le: 18/04/2015 à 11h14 - (116532)
effectivement pas mal d'influences chez ce groupe leur II était déjà bon; la chro donne envie d'écouter leur dernier .

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