GOD - The Anatomy of Addiction (Big cat) - 19/03/2005 @ 13h32
En 1994, God nous sert son second et dernier album studio, d'une durée conséquente de 79 minutes. Au niveau du line up, il y a du monde dans ce groupe : saxos, batterie, percus, basse, guitare (assurée par Justin évidemment), ou encore samples, violon électrique, contrebasse et clarinette. Prenez donc la lourdeur indus de Godflesh, une rythmique humaine variée et métronomique, des riffs inspirés et accrocheurs, des saxos criards venus d'ailleurs, une basse ronflante, des percus tribales, des morceaux qui partent dans tous les sens, de longueur variable (4 à 18 minutes), divers bourdonnements, nappes ou sonorités tournoyantes étranges, un chant hargneux (au début d'ailleurs j'ai cru que c'était Justin qui chantait mais il semble que ce soit Kevin Martin, qui assure tout aussi bien), et vous aurez peut-être une idée du melting-pot musical qu'est GOD.

Si la comparaison avec le post-rock d'un Godspeed You Black Emperor est tentante en raison du nombre de musiciens, les structures sont radicalement différentes, pas de longues montées et descentes interminables. Les riffs sont bien évidemment excellents, et auraient même été dignes de figurer sur un album de Godflesh, les rythmiques servent parfaitement de charpente à une telle richesse musicale, difficile d'ailleurs de connaître les morceaux par coeur tant l'ensemble est complexe et fourmille de notes. Cependant, inutile de prêter l'oreille comme un forcené pour tout distinguer, l'écoute n'est pas vraiment difficile, même si l'on est malmené allègrement entre percus tribales, passages jazz/indus ou instants hypnotiques. Difficile de dire quel morceau est le meilleur, il n'y a aucune baisse de régime, même si ma préférence va à ceux plus indus, où les riffs de Broadrick et la voix de Martin sont plus en avant, comme "On all fours", "Body horror" (riff empli d'un groove incroyable), "Lazarus", ainsi que "Driving the demons out" (avec son saxo hypnotique et ses percussions tribales excellentes). La production sonne très live, tous les instruments sont audibles, aucun n'est en reste, notamment un son de basse parfait, et une grosse caisse bien puissante au son mat très agréable. Bref, malgré l'année (1994), cet album n'a pas pris une ride.

Encore plus fouillé que l'album précédent, "Possession", et pourtant plus carré, mieux structuré, "Anatomy of addiction" est une oeuvre fouillée extrêmement intéressante, et malgré le fait que God soit surtout un groupe de scène (où les morceaux approchent la demi-heure, et l'impro plus présente), on parvient quand même à saisir le génie de ses musiciens sur un album studio, même si on aurait évidemment aimé voir certaines parties plus développées. Vivement conseillé aux amateurs de trucs expérimentaux, et aussi aux fans de Justin, même si son rôle n'est pas prépondérant, contrairement à des formations comme Godflesh ou Jesu. Malheureusement, il est devenu impossible de se le procurer neuf, et il coûte très cher d'occasion, aucune réédition n'ayant eu lieu depuis l'année de production, il y a 11 ans.


Rédigé par : Hallu | 17.5/20 | Nb de lectures : 1479




Auteur
Commentaire
Mighty Trust Krusher
Invité
Posté le: 29/03/2005 à 20h39 - (14540)
Cinq titres de "Anatomy..." ont fait l'objet d'excellents remixes sur le EP "Appeal to human greed". Les versions sont plus froides, électroniques et dub, remaniées par des pointures comme Bill Laswell ou Kevin Shields (My Bloody Valentine), sans oublier K.Mart et JK Flesh.

hasmodees
Invité
Posté le: 30/03/2005 à 00h02 - (14548)
Aaaarrgghh!!!

Je suis heureux que l'on parle enfin de ce projet culte: qu'attendent donc les maisons de prod pour ré éditer ce fabuleux projet ?

J'ai découvert GOD il ya plus de dix ans avec l'album Possession, dans lequel on retrouve en invité des membres du groupe Alboth et... John zorn!
Un chef d'oeuvre d'expérimentation: tribal, dissonnant, mélodique, transcendant, hargneux, poétique, GOD est un groupe inimitable et audacieux. Les deux albums live sont aussi très puissants : Loco, sorti avant possession, contient un peu de cette hargne que l'on retrouve dans le punk, tout en improvisant à la manière free jazz. Le plus difficile a écouter est sans doute l'album live consumed, dans lequel sont joués quatre morceaux pendant plus d'une heure: ultra lent et progressif, cet album est un des plus pachydermiques que j'ai écouté. Pour la petite histoire, on retrouve certaines similarités dans un autre projet affilié a broadrick et dans la même mouvance: Head of David, dont le fantastique Dustbowl pose les bases de ce que va devenir Fall of Because qui deviendra ensuite Godflesh.

Bravo pour ce dossier Broadrick, même si je continue a me poser sans cesse la même question: ou va-t-il chercher toutes ces créations??????????????

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker