Après deux albums bien accueillis par le public et les critiques ("Cannibal tango" en 2001 et "Trash deluxe" en 2011) revoilà donc les fameux Gnô de retour pour distribuer quelques petites mornifles et bourre pifs de circonstances.
Avec Gaby Vegh à la basse et au chant, Julien Rousset à la batterie et Christophe Godin à la guitare, Gnô vous propose donc son petit dernier, "Crass Palace".
Attendu par les mélomanes, cet album ne devrait pas les décevoir tant les chansons de ce nouvel album sont toujours empreintes d'une riche musicalité et parsemées d'influences diverses et variées. On retrouve en effet dans la besace des pistoleros toutes sortes de victuailles venues de différents pays, et niveau chef de brigade, on croise aussi bien John Lennon que Jonhatan Davis, Tom Morello ou Phil Lynott. Du chef étoilé en somme.

On retrouve donc dans les riffs une lourdeur et un accordage emprunté au metal mais passé à la moulinette d'un rock plus raffiné et complexe, riche en rythmique et en rebondissement. Dés lors qu'on perçoit ces influences un peu moins "récentes", les fantômes de LIVING COLOUR ou EXTREME pointent le bout de leur nez (et auquel il faut ajouter bien sur toutes les vibes Pop).
Très équilibré et d'une saveur vraiment agréable, le groupe propose un "fond de sauce" particulièrement dense et succulent. Le bon gout se trouve souvent dans les ingrédients que l'on utilise.

Si les riffs de Godin sont à la fête, oublier la section rythmique serait une belle erreur tant le groove développé par Gaby et Julien est d'une classe internationale.
Impeccable de bout en bout, le duo arrive à apporter beaucoup de souffle aux morceaux grâce à une rigueur et une "économie" technique en disant long sur leur personnalité : Toujours au service de la musique.
Car il est pas besoin d'être sortit une grande école pour savoir (et comprendre) que les trois pistoleros sont des bêtes de techniques. Ici, ils préfèrent laisser les chansons s'exprimer en mettant leur technique un peu de coté. Cela n’empêche pas heureusement Christophe de nous lâcher deux trois solos pas piqués des vers...bon, il est clair que cela aurait vraiment été dommage de s'en priver !
Le bougre profite des plages qui lui sont offertes pour livrer des chorus inspirés et toujours en lien avec l'univers des chansons. Ceux qui aiment la guitare devraient prendre leur pied.

Outre la qualité des morceaux ,ce qui frappe bien vite, c'est la qualité des harmonies vocales des musiciens. Les trois bougres mêlent leurs voix et donnent par moments l'impression de s'inviter à un banquet privé où les BEATLES seraient les maitres des lieux. On retrouve aussi l'humour du combo dans de nombreux lyrics ainsi que des traces de leur imagination débridées (pèle mêle une histoire de Gigolo fatigué de faire travailler sa Stouquette, la vie d'une chipie etc etc...).

Si l'album s'écoute comme je le disais très agréablement, il y a plusieurs morceaux qui se démarquent. "Fate is my name" et "Fly Free" sont parmi mes préférés. Les quasi 5 minutes constantes des chansons (tout de même au nombre de 14 !) font que "Crass Palace" est un peu lourd à digérer d'un coup.
La lame de fond musicale amène avec elle quelques longueurs et quelques éparpillement qui font que l'attention se fait la malle par moment. Mais cela sera bien une des seules critiques que je poserais à cet album...et face à la richesse musicale c'est franchement pas grand chose !!
Ajoutons enfin qu'outre les titres de l'album, le groupe à rajouté deux bonus track et que le digipack est vraiment sympa. Avec Gnô, on n'est pas lésé sur la marchandise.

"Crass Palace" remplit donc son contrat et propose un album riche et varié. A l'image de la dernière chanson "Fly Free (Bloodicators)", louons l'existence de ce groupe pour qui musicalité et plaisir se conjuguent dans une belle expression.


Rédigé par : Pamalach | 15,5/20 | Nb de lectures : 12495