Avec un nom pareil, vous vous doutez bien que Gjenferdsel ne vient pas du sud de la Polynésie. Ce groupe nous vient donc tout droit de Norvège. De Lom plus précisément, localité bien plus connue pour son église en bois du XIIème que pour son black metal. La scène la plus proche de Lom est celle du Sogndal, Trondheim et Bergen se trouvant à trois cents kilomètres environ. L'isolement de Gjenferdsel n'a pas empêché le groupe de signer chez la petite écurie allemande Ketzer Records en 2005, sur la base d'une unique démo "Det kom et skip til Björgvin..." (2004).

Une fois ce décor bucolique planté, vous soupçonnez peut-être Gjenferdsel de tutoyer le sognametal. Il y a un peu de ça et les Norvégiens aiment effectivement placer quelques mélodies bien entraînantes, même si elles sont très rares. Plutôt qu'un Windir, le groupe se rapproche de Vreid par le côté statique et la bonhommie des rythmiques. Gjenferdsel donne un peu l'impression d'être bloqué à un tempo moyen, à dérouler ses riffs de manière pépère, la clope au bec. Les huit titres de "I" se déroulent sans anicroche mais sans jamais vraiment exciter. Et au fil des écoutes, l'intérêt s'érode très vite et laisse peu de souvenirs de sa petite demi-heure de durée (31 minutes pour être précis).

Enregistré au Space Valley Studio (Vidsyn), "I" bénéficie d'une production tout à fait honnête, avec des guitares bien présentes et une instrumentation au son rock. Mais voilà, quoi. Au final, malgré des accents norvégiens bien présents, Gjenferdsel me fait penser au manque de passion des groupes de black allemand dont on subit fréquemment les assauts. Ce n'est pas mauvais, mais c'est aussi surprenant qu'un scénario de film hollywoodien et par moments un peu poussif. Trop conventionnel pour attirer vraiment l'attention et de trop courte durée. Bof, quoi. De Ketzer records, j'attends avec plus d'impatience le dernier Cirith Gorgor.


Rédigé par : Prince de Lu | 8,5/20 | Nb de lectures : 11446