Attention, grosse baffe en vue ! Premier album pour cette formation New Yorkaise formée en 1999, produite par Shawn Crahan, accessoirement clown de chez Slipknot, qui signe ici son premier mefait derrière les manettes. Alors qu’attendre de cette nouvelle sensation made in US ? Un enieme clone des sans slips, ou un nouveau groupe de metalcore aux influences suédoises ? Raté ! C’est à une grosse bombe de metal au sens très large du terme qu’on a affaire, et on peut dire qu’ils envoient vraiment la purée…

Ce qui est très surprenant à la première écoute, c’est le côté très « européen » de la production : loin des sentiers sonores typiques ricains, cette galette possède un univers très singulier, une prod ample mais sans fioriture, impécablement mixée, et gardant le côté parfois « approximatif » de la scène européène, j’entends par là des guitares qui vibrent vraiment, loin des copiers / collers pro tools, des mises en place rythmiques prenantes (« Romantic devastation », « Voice of Sanity ») et des vocaux inventifs. Ca vit réèllement là dedans, on ressent la fraicheur d’une jeune formation qui ne souhaite pas (encore ?) nettoyer à l’extreme ses prises de son, qui souhaite garder un aspect live bien prononcé. Et ca paye.

Les vocaux alternent entre diatribes hurlées très harcore dans l’esprit et passages clairs harmonisés, très proches des premiers alice in chains ou de faith no more. Et là vous me direz : « oui mais c’est la marque de fabrique de la NWOAHM, quelle originalité là dedans ? »… L’originalité est que les morceaux ne sont pas structurés en couplets / ponts / refrains édulcorés, ou l’efficacité est le maitre mot. Ici, les vocaux clairs apparaissent sans qu’on s’y attendent réèllement, et sont utilisés à très bon escient, donnant une aura particulière au groupe, les riffs s’enchainent avec intelligence, ca blaste sans forcement vouloir en fouttre plein les oreilles ; bref c’est très efficace. On se surprend à voir se cottoyer riffs thrashisants limite old school avec des mises en place plus « math metal », des solos dont l’inspiration est souvent à chercher du côté de Steve Vai, avec des hurlements de sauvages et des refains mélodiques mais pas édulcorés…

Ce qui surprend vraiment, c’est cette habilité à brasser large, tout en restant très cohérents. Je m’explique : on pourra dire de tel ou tel passage qu’il rappelle l’univers Messhuggien, hardcore technique ou Slipknotien, mais sans jamais pouvoir huler au plagiat. On dirait que le groupe a su avaler le meilleur de plusieurs scènes pour nous servir une musique personnelle mais restant balisée. On balance entre neo, thrash, passages heavy et rythmiques assymétriques, le tout saupoudré d’un « je ne sais quoi » de très rafraichissant. Que du bonheur.

Je ne saurai que vous conseiller de poser une oreille très attentive sur cette nouvelle sensation américaine, actuellement à l’affiche du OzzFest, car on risque en entendre parler dans tous les coins dans les prochains mois.


Rédigé par : Commisaire Biales | 16.5/20 | Nb de lectures : 12724