GHOLGOTH - Somnus Mortis Imago (Ordealis Records) - 14/05/2004 @ 01h49
Au début on croit rêver, puis on se rassure en se disant que les traducteurs de Récré A2 n’ont jamais officié pour la télévision magyare, enfin on prend acte de la pochette pour se dire qu’en fin de compte c’est peut-être du sérieux, auquel cas on serait en droit de redouter l’âpreté d’une confrontation idéologique avec un groupe qui ne recule devant rien. Fausse alerte, les dehors du CD sont au kitsch ce que le programme musical est au rigide – doit-on le déplorer ? Car à l’instar de la majorité de leurs collègues métalleux hongrois, peuplade au demeurant charmante, Gholgoth ont du mal à surprendre, et beaucoup de mal à se débarrasser de la ventouse qui les colle comme des sangsues aux grandes lignes de base acquises tout à la source d’une musique, en l’occurrence le black metal. Probablement n’en ont-ils même pas l’intention, question de regard sur les valeurs qui établissent le metal suivant les cultures ; mais pour l’auditeur occidental un tantinet averti, aussi indulgent soit-il, on peut penser que ce « Somnus Mortis Imago » sera tamponné et archivé au bout de deux écoutes, le double avec un peu de chance. Ce qui est bien sûr dommage, surtout pour le groupe qui, en définitive, fait preuve d’une bonne connaissance de ses gammes et d’exactitude (voire de professionnalisme) dans leur mise en application. Estimable, mais tout bonnement insuffisant pour catapulter Gholgoth ne serait-ce que dans le deuxième tiers des soundchecks. C’est un peu la malédiction des groupes sans génie et/ou sans prétention lorsqu’ils évoluent dans un style où chaque nouvel entrant est considéré comme une surcharge potentielle avant de se voir offrir la (mince) chance de passer dans la catégorie des renforts appréciables. Gholgoth, c’est donc l’histoire toute tracée d’un black/death sans manières, à l’abri des exploits, où chacun des protagonistes, jusqu’au brailleur en chef, semble s’être donné beaucoup de mal pour réaliser à son propre compte la synthèse d’un ventre mou encombré d’anonymat. L’album est peuplé de morceaux taillés pour exhorter une fosse excessivement motivée à hypothéquer son intégrité physique, pas pour valoriser un album studio – les notes ont droit à un traitement de faveur : un stage éclair dans un compresseur virtuel qui les fait ressortir en briques compactes difficilement assimilables à des riffs, d’autant qu’on manœuvre dans une bande d’amplitude étroite qui franchit rarement la demi-octave. Comme c’est plutôt mort du côté de la mélodie, on compense dent pour dent avec la débauche de sueur. En conséquence la baston est sévère. Mais trop frontale, trop « irréfléchie », cette giboulée de blasts ne provoque pas franchement les dégâts escomptés. Et au moment du décompte des points à l’issue du 9ème round, elle ne vaut pas une distribution pondérée de fulguro-poings bien vicelards dans les rognons. Elle ne vaut pas non plus, loin s’en faut, les groupes cités en comparaison (Dissection et Behemoth), même si une fusion imaginaire des deux peut suggérer une idée approximative de ce vers quoi nos fiers descendants d’Attila (le vrai, pas le vocaliste d’Aborym) essayent de tendre. Il serait très étonnant que ce Gholgoth s’avère l’arme fatale qui permettra à Ordealis Records de pulvériser toutes ses prévisions de chiffre d’affaires. Quoique, en concentrant les efforts à l’exportation vers Vega…


Rédigé par : Uriel | 8,5/20 | Nb de lectures : 8254




Auteur
Commentaire
Nagel
Invité
Posté le: 15/05/2004 à 09h01 - (8699)
humm serait je un des seul à avoir apprécié ce disque ? je trouve gholgoth bien couillu et efficace et ce n'est pas leur patronyme et leur artwork qui me fera changer d'avis !

actarus
Invité
Posté le: 15/05/2004 à 09h17 - (8700)
y a un rapport avec goldorak ?

klamath
Invité
Posté le: 21/05/2004 à 13h18 - (8796)
je te trouve bien cet album uriel, golgoth ne mérite pas utant de sucre sur le dos et comme Nagel j'ai bien apprecié cet album. On ne peut que respecter le travail exemplaire fait sur cet album, certes ce n'est pas tres original mais cela reste diablement efficace. Une des rares productions d'Ordealis que j'aime. Et que viens faire goldorak la dedans?

Uriel
Invité
Posté le: 22/05/2004 à 11h50 - (8813)
Je ne pense pas avoir spécialement "descendu" le disque. Quand je me relis, je trouve que c'est une chronique bêtement objective qui justifie parfaitement la note attribuée - qui est loin d'être mauvaise, soit dit en passant, faut pas s'arrêter à ce genre de choses :)

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker