On a tous le droit à l’erreur. Et on mérite tous une seconde chance. GENERAL LEE, comme les autres. Oui « Roads » était un mauvais album. Non, pas un mauvais album, plutôt un album raté. On sentait les intentions mais l’originalité et les compositions n’étaient pas au rendez-vous. Le résultat sonnait comme de mauvaises chutes de studio de Cult Of Luna. « Roads » était un disque de post hardcore pataud, lourdaud et pas bien bandant. Mais, les natifs de Bethune semblent avoir appris de leurs erreurs et s’écartent quelque peu du lourd héritage post hardcore suédois, sans pour autant l’abandonner, pour repartir sur des bases plus furieuses et hardcore. Ce « Raiders Of The Evil Eye » nous rappelle beaucoup plus le GENERAL LEE qui partageait un split avec As We Bleed que celui qui se prenait les pieds dans « Roads ». Et c’est tant mieux.

Le groupe n’a pas abandonné les influences post hardcore, il s’y consacre encore corps et âme le temps d’un titre instrumental est de quelques passages éparpillés sur l'intégralité de l'album, mais il le fait bien mieux. A la As We Draw pour ne pas les citer. La lourdeur a laissé place à la finesse, à l’intelligence. Ces parties post sont plus maîtrisées et mises en valeur par les passages plus rapides, plus durs. « Overwhelming Truth » offre une respiration bienvenue en milieu d’album par exemple. Pour le reste, le groupe a durci le ton, raccourci la durée de ses morceaux et file droit. Entre hardcore chaotique, moderne et sludgy. GENERAL LEE varie plus ses efforts, comme Robert il a musclé son jeu et s’offre de jolis effets de voix et de chœurs sur « The End Of Bravery », crée des atmosphères aériennes de fin du monde sur « LVCRFT » avec son spoken words déchirant ou balance des directs au foie et la face d’entrée de jeu via un titre d’ouverture direct, hardcore et lourd à la fois. On pense un peu à Rise And Fall mais avec toujours ce petit côté post amené par les trois guitares permettant de créer des ambiances différentes dans un seul et même morceau. Ça ne saute pas aux oreilles mais ça se sent dans la composition et l’exécution. Les vocaux sont plus présents aussi et mine de rien, ils nous réservent quelques lignes de chant plutôt bien troussées. Une nette amélioration donc pour un groupe qui en renouant avec ses premières amours sans renier le reste, continue d’avancer, de progresser, d’absorber des influences et de tracer sa route. GENERAL LEE évolue, se bonifie, se diversifie et, de fait, gagne en richesse. On change souvent d’atmosphère pendant cet album mais sans jamais perdre de vue la ligne d’arrivée. Le groupe n’ajoute pas de corde à son arc, il ne propose rien de vraiment neuf sur cet album, il a simplement appris à maîtriser son art et à mieux viser. La conséquence qui en découle est un net bénéfice d’efficacité. Plus besoin de prendre dix minutes pour en venir au fait, on peut pousser jusqu'à six mais c’est le maximum. Avec cet album, GENERAL LEE semble enfin s’être (re)trouvé. Entre grâce et fureur. Bien sûr tout ça n’est pas parfait, loin de là, et ne respire pas l’originalité mais malgré tout « Raiders Of The Evil Eye » est un album qui remplit pleinement son rôle et fait plaisir à entendre. On sent encore les influences diverses et variées. On entend un peu de Cult Of Luna, un peu de The Chariot et de Rise And Fall par exemple mais surtout, on entend GENERAL LEE. La bonne nouvelle est là, à eux, et à nous, de la propager.


Rédigé par : Seb On Fire | 14/20 | Nb de lectures : 12685