Gallows Pole fait certainement partie des plus vieilles formations de hard rock autrichiennes encore en activité: le groupe s'est formé en 1975 et présente une discographie très éparpillée dans le temps. Si son premier album, 'In Rock We Trust' est paru en 1982 (et est considéré comme le meilleur album du groupe à ce jour), il faudra attendre 1989 pour qu'en sorte un deuxième ('We Wanna Come Home'). L'attente est encore plus longue jusqu'en 1999 et la parution de l'opus 'The Smile of the Dolphins', avant qu'un nouveau hiatus ne touche le groupe jusqu'à il y a 3 ans et la sortie du quatrième disque de la formation, sobrement intitulé 'IV'. Il faut à peine 2 ans au groupe pour publier 'Revolution' et les voilà (déjà !) de retour en 2011 avec leur dernière galette au nom pour le moins énigmatique, 'Waiting for the Mothership'.

Voilà pour le côté biographique, passons donc plus en détails sur l'objet de cette chronique. On peut le dire, Gallows Pole est un groupe assez atypique du hard rock. Les compositions en elles-mêmes n'ont rien d'exceptionnelles, c'est plutôt la manière dont sonne le groupe qui est intéressante. Dès les premières notes de «Old Man Cry», le propos se présente à nous, sombre et menaçant. La caisse claire résonne puissamment (sans trop de délicatesse), les guitares sont 'heavys' et les sons dissonants sont légion. A l'évidence, la musique de Gallows Pole ne transpire pas la joie ou un son chaleureux et énergique. Les leads et harmonies sont avant tout mélancoliques quant la voix 'psalmodique' et souffrante du très bon Alois Martin Binder donne une sensation de tourment permanent. Un timbre de voix qui n'est pas sans rappeler Messiah Marcolin ou Robert Lowe (bien que Mr. Binder ait démarré sa carrière avant), à la fois dramatique, lyrique et touchant. Ne vous étonnez pas si certains titres boxent dans la catégorie 'doom' et nous évoquent un Candlemass («Return to Paradise» en particulier au 'souffle' massif et triste, mais aussi le final «Mothership Is Coming» ). Les mélodies sont loin d'être en reste également et s'offrent une bonne place sur les chouettes «Do You Remember» (un peu trop répétitif par ailleurs) et «A Big Mistake» accompagné de jolies notes de piano. Pour les plus dépressifs, l'ombre funéraire qui plane sur «Area 51» est remarquablement travaillée et expose des accords délicats et classieux, tout l'opposé d'un «The Universe Will Understand» qui est le titre se présentant comme le plus 'positif' et entraînant de l'opus.

Cependant, tout n'est pas aux petits oignons sur ce disque: prenez la piste éponyme, et ses 7 minutes bien tassées; si elle démarre avec entrain, que dire de sa rythmique de batterie ô combien répétitive, qui se sert à 95% de la caisse claire et de la grosse caisse de manière identique avec le même thème en continu. Et franchement avec un tel son de caisse claire (des pok, pok, pok, des plus secs), c'est un véritable supplice ! Ensuite, je ne trouve pas cet album mauvais, loin de là, simplement à part quelques passages et à la limite deux/trois titres, le reste est bon, sans plus. Quelques longueurs et lourdeurs évitables sont au programme, quand bien même le chant est LA grande force de cet album. Nan, je ne crois pas que ce «Waiting for the Mothership» restera dans les annales, mais si vous recherchez un hard rock un peu différent de ce qui fait généralement, avec une bonne dose de mélancolie et 'noirceur', vous devriez vous trouver quelques atomes crochus avec cet album.




Rédigé par : gardian666 | 13/20 | Nb de lectures : 12110