Aaaah le Japon. Pays des sushis, des fabricants d’appareils photo et des kimonos. Mais également pays des Japonaises. Et aujourd’hui, ce ne sont pas les geishas qui nous intéressent. Non, pas les étudiantes à gros seins en uniformes non plus. Mais plutôt les jeunes filles de Gallhammer. Deux nippones qui pratiquent un metal extrême mêlant divers courants que je vais détailler plus tard. Mais la grosse nouveauté et particularité de ce groupe est de ne pas utiliser de guitare, se contentant de la batterie et de la basse, sans oublier leurs petites voix fluettes. En effet, Mika Penetrator (si si, c’est son p’tit nom, kawaï, n’est-ce pas ?) ayant quitté le groupe l’année dernière.

L’album commence plutôt bien, avec un long titre (sept minutes) à tendance plutôt doom/death, rappelant de manière assez lointaine les passages lents et lourds de Coffins. Le tout très lent (forcément), et soutenu par un chant gras et grave, la demoiselle growlant de tout son saoul. Pas mal, mais elle manque un peu de coffre, ce qui rend le morceau bien, mais pas top. Donc, premier courant : doom/death.

Le second morceau, un chouilla plus court, est quant à lui complètement black/thrash, une sorte de Celtic Frost ayant oublié sa guitare, et essayant de compenser avec la basse, toujours avec cette voix d’outre-tombe. Jusque-là, même si la musique des bridées ne casse pas trois pattes à un yakitori de canard, n’est pas désagréable à l’oreille, et plutôt supportable. Mais le troisième titre arrive, et patatras, une des deux donzelles vient tout foutre en l’air. En plus du chant growlé de Vivian Slaughter, Risa Reaper essaie de chanter de sa voix fluette. Vous savez, cette petite voix aiguë, celle qu’on utilise dans les mangas pour la copine du héros un peu faible et qui se plaint tout le temps, celle qu’on a envie de tarter, mais que le héros, il l’aime bien quand même, et qu’on doit supporter tout le long de l’anime. C’est cette voix là. Et c’est franchement insupportable. Ca m’a gâché tous les morceaux où elle intervient. Qu’elle soit scandé ("Aberration") ou que ce soit une tentative de chant ("Sober"), cet espèce de couinement de chatte qui veut entrer m’a donné envie de jouer au frisbee avec la galette.

Et vu que le reste de la musique n’est pas inoubliable, ça n’aide pas vraiment le duo. Le black/thrash doom/deathisant basique des Nippones n’est pas aidé par le manque de guitare, même si la basse sonne comme un bourdon en rût, et est donc parfaitement audible. Alors effectivement, cette spécificité permet de sortir du lot, mais hélas, si vous cherchez de la technique, je pense que c’est encore plus simple de chercher des traces d’eau non contaminée à 10 mètres de la centrale de Fukushima. Gallhammer n’a jamais été réputé pour sa virtuosité, et ce n’est pas sur ce troisième album que ça va commencer. Et ce n’est pas les deux derniers morceaux, longs (12 et 10 minutes) et (très) répétitifs qui vont me contredire. Le dernier, "108=7/T-NA", n’est qu’une boucle lente de basse et batterie, saupoudrée de larsens et d’effets aigus et désagréables. Et dix minutes, ça peut être trèèès looong.

Au final, encore un album surestimé pour un groupe qui a plus de succès pour les 2 demoiselles nipponnes ni moches, plutôt que pour leur talent musical. Les fans continueront d’apprécier et peuvent se mettre ce "The End" dans la besace. Pour les autres, dont je fais partie, j’espère juste que le nom de l’album est prémonitoire, et qu’on laisse la place à des groupes plus intéressants sur un label comme Peaceville.


Rédigé par : Skay | 06/20 | Nb de lectures : 13856