Révélé par Skogskvad, son premier album sorti chez Heavy Horse en 2006, Galar nous revient dans l'écurie de ses compatriotes de Dark Essence. Le désormais duo de Bergen avait livré un premier album très correct, sans toutefois parvenir à faire briller son folk metal de mille feux. La donne change assez fortement avec ce nouvel opus, qui allie dynamisme et mélodies lancées à pleine vitesse. Bien plus clairement qu'auparavant, Galar officie dans le sognametal, un black mélodique à ritournelles Windir-like si vous préférez. Sans être surpeuplé, le créneau compte déjà quelques fiers représentants et il n'est pas évident d'y apporter une fraîcheur. Le duo s'en sort plutôt fort bien.

Après l'intro, le premier vrai titre "Ván" (non, c'est pas drôle) est une parfaite carte de visite, mêlant des rythmiques sautillantes avec des accords plombés poussant au headbang, sans négliger le break acoustique et sa très pertinente reprise électrique. Avec une telle entrée en matière, on ne peut que rester sur sa faim sur la suite, qui est pourtant d'un très joli niveau. Privilégiant des structures parfois trop convenues, l'album aligne donc les bons moments, sans retrouver la superbe de son démarrage, mais ce sont de sacrés bons moments tout de même!

Les interventions en voix claire sont également bien belles, contrastant parfaitement avec la voix gutturale. Quelques ajouts parcimonieux de la voix aérienne de Cecilie Langlie (Skumring) viennent compléter un panorama vocal impeccable (le très beau "Grámr"). L'instrumentation est également soignée, nous plongeant dans l'onirisme des contes en norvégien écrits par Jorge Scholz (Drautran). L'album a été mis en boîte aux studios Conclave et Earshot, de la main de Bjørnar Erevik Nilsen (Black Hole Generator, Vulture Industries). Le son sera peut-être un peu trop propre pour les coquins qui aiment être bousculés dans des étreintes "rough". Mais on reste bien dans un esprit Windirien sur l'ensemble de la production. La seule nuance est que Galar a troqué l'accordéon pour du violon et du violoncelle qui sont tout à fait dans le ton.

Sans être un album plus essentiel que ceux de sa référence, Til Alle Heimsens Endar est néanmoins une pièce qui saura pleinement satisfaire les amateurs de sognametal. Energique et efficace, Galar ose et propose des compos fort bien amenées qui gardent une belle part de poésie. Avec un album bien plus enlevé que le premier méfait des Norvégiens, le voyage dans les fjords est garanti pour les amateurs du genre.


Rédigé par : Prince de Lu | 15,5/20 | Nb de lectures : 12628