Gae Bolg est né en 1969 en Auvergne. Très vite il montre des aptitudes remarquables pour la musique et entre au conservatoire. Il reprend cependant assez vite la route avec ses parents forains et découvre de nouveaux horizons musicaux notamment en pays Hittite. En 1982, de retour en Auvergne, il reprend ses études de musique et compose ses premières oeuvres: symphonies, concertos et sonates. En 1987, alors âgé de dix-sept ans il part s'installer à Paris pour y étudier la musicologie. Là encore, il fait de nouvelles rencontres et de nouvelles découvertes qui modifient complètement sa vision de la musique. Il rencontre bientôt l'Hysterical French Band, tout à la fois cercle de jeunes philosophes et collectif de musiciens géniaux aux idées révolutionnaires et inventives teintées d'esprit dada avec qui il collabore depuis. En 1995, Gae Bolg enregistre son 1er disque sous le nom de Gae Bolg and the Church of Fand, un double 10" ultra-limité intitulé "Nains et Licornes", suivi de peu du tout aussi limité 7" "Leprechauns et Korrigans". Suivent de nombreux autres enregistrements dans lesquels le style de l'artiste est déjà très affirmé. Il travaille ensuite avec Eric Roger connu pour ses participations à divers projets dark/folk/gothique tels SOL INVICTUS ou encore L'ORCHESTRE NOIR.

Nous en arrivons à ce "Requiem", dernier album en date de l'artiste, avec lequel, je l'avoue, je le découvre vraiment. Après lecture de tout ce qui a précédé, vous l'aurez compris, nous sommes plutôt assez éloignés de ce qui fait le contenu habituel des colonnes de VS. Il n'est ici nullement question de metal ou de quelque chose s'en rapprochant quelque peu. Après une courte intro débute "Dies irae" morceau à la structure on ne peut plus simple mais également on ne peut plus efficace: un ensemble de chœurs se répondent en canon sur un titre plutôt martial dont la musique n'est constituée que de percussions. "Lacrymosa" qui suit montre une autre facette du groupe. Si les chœurs et les percussions sont toujours bien présents de nombreux autres instruments se succèdent telle une présentation de ce que tout l'auditeur pourra entendre sur cet album: flûte, clavecin, tuba, trompette et d'autres instruments que j'oublie sans doute sont présents sur ce titre dont la structure est une fois de plus assez simple et l'ambiance martiale. Les titres suivants reprennent avec toujours autant de brio les mêmes éléments, chaque morceau se différenciant vraiment du précédent. "Choral I", son orgue et ses chœurs nous emmènent tout droit à l'église alors que "Marche au tombeau", emmené par la trompette, nous ramène sur terre par sa "martialité" oppressante. Seul "Totentanz", qui est comme son nom l'indique beaucoup plus dansant, sort du lot, emmené par un flûtiau et du chant en français.

La quinzaine de titres de cet album s'enchaîne très facilement. Je regretterai juste que chaque titre se cantonne à sa structure et n'est pas de lien avec les autres. J'aimerais vraiment savoir ce que donnerait un album de notre homme constitué d'une seule et longue oeuvre reprenant les thèmes et instruments de celui-ci. On éviterait alors peut-être le léger sentiment de frustration que l'on a ici, à la fin de certains titres qui se terminent parfois un peu abruptement. Ne vous trompez cependant pas, cet album est très bon et GAE BOLG est un artiste que tout amateur de folklore médiéval martial se doit de connaître.


Rédigé par : Sheb | 15/20 | Nb de lectures : 12994