Le voici donc ce premier album de FURYKANE, visiblement très attendu par tous ceux qui ont aimé leur première démo sortie en 2007 si mes souvenirs sont exacts. "Fake" est donc le titre qu'on choisit les Parisiens pour essayer de faire honneur à leur précédente livraison qui s'était fort bien écoulé via les plateformes de téléchargements.
Les fans seront ravi d'apprendre que le combo reprend alors plusieurs titres de son EP, avec quelques petits changements pour certaines compos.
Pour la faire courte FURYKANE c'est quatre mecs habillé en noir (mais aussi en blanc) qui jouent une fusion/néo pendant que s'époumone la jeune et jolie Jen, alternant le chant clair/hurlé sans se faire la moindre tache sur sa jolie tenue rayonnante d'un blanc immaculé (Pas si évident que ça, vous en conviendrez aisément).
Toujours pour faire court, la musique est mid Tempo, plutôt dans un registre sautillant et dansant. Les riffs sont épais et gras et dans un esprit plus Cavaleresque que Satrianesque, ils mêlent les tritons à quelques gentilles polyrythmies en oubliant jamais d'aérer leur musique par des syncopes et des silences, au demeurant toutes fort bien venues.
On dénombre 15 chansons (ouf!) aux formats plutôt courts et compacts, jamais l'efficacité n'ira se disputer avec la complexité...car elle aura toujours raison au final.
La prod est claire, mettant en avant un chant juste et incisif tout en laissant les riffs remplir l'espace sonore restant. La caisse claire sort de manière particulièrement forte et les cymbales ne font que rajouter au groove de l'ensemble. On navigue donc dans un univers Néo, pas forcément très original, mais suffisamment frais et distancé des "Cadors" pour qu'on y prête une attention certaine.
Toujours ok ? Parce qu'on va passer à la partie la plus intéressante, qui amène autant d'éléments originaux que ce qu'elle peut énerver, à savoir le chant.
Lorsque j'ai écouté le skeud pour la première fois j'ai nourri tour à tour des sentiments attraction/répulsion (quel bon groupe au passage) à l'égard de la chanteuse, la fameuse Jen.
Le chant est juste dans les parties claires, furieux dans les hurlements et suffisamment bien "timbré" pour que la signature vocale de la belle ressorte plutôt pas mal.
Ce qu'il y à de vraiment singulier, c'est l'interprétation qu'elle donne à son chant.
N'oubliant jamais de chanter juste, Jen joue beaucoup avec les intonations et appuie fortement sur les accentuations, ce qui donne à son "flow" un aspect quasi théâtral à plusieurs moments.
Elle déclame son texte en même temps qu'elle le chante, et quand on y regarde de prés, ce n'est pas si courant que ça.
Elle envoie des "Come On, Come on", des "Bla, bla, bla" et autres borborygmes avec une impétuosité et une malice qui peut prêter à sourire mais qui amène à l'ensemble une personnalité certaine.
Elle fait parfois penser à une adolescente qui se fout de ta gueule, toute énervante qu'elle est avec son ironie cinglante mais dont la fraicheur et le mordant rendent les mots vraiment tranchants.
Cela serait super fatiguant si la donzelle faisait ça à longueur de morceau, mais la maligne sait doser ses effets et se montrer beaucoup plus sérieuses lorsqu'il le faut.
Le groupe ne souhaite pas se prendre au sérieux et semble vouloir avant tout faire passer du bon temps à ses auditeurs. Il s'autorise donc des œillades vers le coté « Jumpdafukup » du Néo tout en œuvrant sur des bases plus rigoureuses et métalliques.
Je terminerais en disant que si en écoutant « Bliss » ou « Fake » le chant vous irrite, laissez tomber. Si par contre, vous trouver que l'ensemble à un charme certain,cela vaut le coup de creuser un peu.
Le néo s'est bouffé la queue parce qu'au bout d'un moment, tout le monde a finit par faire pareil.
En ce qui concerne FURYKANE si la musique avait été un poil plus originale, on aurait tenu un premier album vraiment intéressant. Mais le groupe a de beaux atouts et surtout, il ne tombe pas dans le piège de l'insupportable « PatchWork » musical, où l'on mixe tout dans l'espoir que le public ne voit pas trop qu'en définitive on ne sait pas faire grand chose. En développant un univers tout en blanc et en cherchant peut être à un moment quelques nuances, FURYKANE arrivera certainement à trouver la teinte qui lui conviendra. En attendant : Bla, Bla, Bla Bla !!


Rédigé par : Pamalach | 12/20 | Nb de lectures : 12456