FURIA - Grudzien Za Grudniem (Pagan) - 07/04/2010 @ 08h38
Attention les jeunes un Furia peut en cacher un autre. Non, il ne s’agit pas du nouvel album des petits Franchouilles mais du second volet d’une bande de misanthropes venus de Pologne. Je ne sais pas s’il y a des fans dans le coin mais Furia s’avère être l’annexe du groupe Massemord. L’obscurité s’abattant sur le monde, tout le petit monde de Massemord se métamorphose en Furia pour annihiler ce qu’il nous reste d’espoirs.

L’artwork graphique et sibyllin est pour le moins intrigant ; tout ce noir cerclé de symboles étranges qui par la suite se révèleront probablement des étoiles. En effet, au dos nous apercevons la terre en proie aux flammes via un code graphique semblable. Finalement, ce graphisme épuré évoque aussi bien l’annihilation que l’absence. C’est bien beau ces délires artistico-interprétatifs mais dessous il y a aussi un cercle avec de la musique et il me semble que nous sommes un peu là pour ça.

La musique se montre aussi singulière en proposant un drôle de mélange. Imaginez un black de l’Est typique avec ses trémolos à la fois païens et mélancoliques qui copulerait avec une certaine avant-garde composée de Secret of the Moon et des velléités progressives. C’est un peu étrange et déroutant sur le papier, mais dans les oreilles ça tient bien la route.

Le mot d’ordre est diversité et progression. L’auditeur passe allégrement des fameux riffs made in pacte de Varsovie qui se montrent plus ou moins atmosphériques à des riffs lourds et écrasants, à des accords atypiques qui peuvent rappeler la nouvelle vague américaine et même à du bon vieux thrash punk sur le troisième titre.
Les Polonais n’hésitent pas non plus à introduire quelques sonorités plus noisy avec l’utilisation à plusieurs reprises de larsens stridents et d’arpèges dégingandés quasiment bruitistes. Un passage très Primordial vient même clore le sixième morceau.

L’aspect prog se manifeste par l’incursion répétée d’arpèges acoustiques qui viennent contrebalancer la véhémence du reste et la place relativement importante laissée aux développements instrumentaux. Ainsi, le final de "Zgnilem" se teinte d’une légère coloration prog/jazzy. Ce sentiment est renforcé par le jeu versatile du batteur qui se montre aussi à l’aise dans les blasts et les roulements que dans ces instants qui réclament subtilité et légèreté. D’ailleurs, la batterie est assez en avant dans le mix voire même un peu trop peut-être lorsque la caisse claire part en blast.
En définitive, ces tentatives aventureuses finissent par imposer un nom esprit désorienté, celui de Shining. Comment ne pas y penser, lorsque apparaissent des arpèges de guitares sèches dépressifs hantés par un chant au bord de la rupture et des larmes.
Malgré les variations dépressives ou plus graves que proposent le frontman, le chant reste assez proche de ce qui nous vient de l’Est. On a le plaisir de retrouver ces vocaux arrachés et haineux qui possèdent ce feeling inimitable.
La prod se montre à toute épreuve, à la fois puissante et limpide même si je trouve que le son est parfois un peu sec.

Malgré ce kaléidoscope apparemment disparate, les 44 minutes sonnent complètement homogènes. Le comble étant que je me suis surpris à trouver l’ensemble presque redondant. Au final, cet album est une surprise monumentale. Rien à jeter, tous les riffs font mouche, les côtés avant-gardistes sont utilisés à bon escient et ne viennent pas plomber la galette par leur longueur. L’ensemble reste suffisamment véhément pour contenter le sauvage qui sommeille en nous.

Mais, il y a un mais… outre le petit aspect redondant que j’ai évoqué mais qui n’est en tout cas pas rédhibitoire, il y a en revanche un élément complètement subjectif qui me fait revoir sous un angle moins avantageux cette belle cathédrale. En effet, après nombre d’écoutes, je ressens comme un manque d’ambiance qui aurait pu faire basculer ce skeud dans la catégorie une écoute par jour sinon je décède. Pourtant, il n’y a rien à dire l’ensemble est vraiment accrocheur, plutôt original et bien envoyé mais la musique n’arrive pas à retranscrire totalement la belle idée exprimée par la cover.
Un excellent skeud dont il manque juste le petit coup de reins supplémentaire qui pourrait le faire basculer dans l’ultime.


Rédigé par : Dark Rabbit | 15,5/20 | Nb de lectures : 12735




Auteur
Commentaire
Blashyrkh
Membre enregistré
Posté le: 07/04/2010 à 12h30 - (82454)
Pochette de l'année !

Iro
Membre enregistré
Posté le: 07/04/2010 à 18h01 - (82461)
Notez que VS s'entête à vouloir les classer avec les Furia français!

Voila tout
IP:88.167.187.162
Invité
Posté le: 07/04/2010 à 19h14 - (82467)
@Iro: c'est pas VS, c'est un processus informatique de rapprochement par homonyme, le grand Google fait exactement pareil.

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