He ! Mais... Bon sang quelle gifle ! Quelle surprise de taille surtout que nous amène ce groupe avec son second album. Un trait de flèche qui - c'est le cas de le dire - illumine le contingent plutôt uniforme des nouveautés black metal. Nos cinq petits Finlandais paraissent encore bien verts si l'on en croit leur renommée inexistante et les frimousses de bambins qui ornent le booklet, mais ce qu'ils nous proposent d'un bout à l'autre de cet assaut bref mais dense peut sans problème servir de qualité-étalon pour pas mal d'artistes bien établis et reposés sur leurs lauriers depuis des années. Si on oublie le livret et l'artwork en général qui est une faute de goût, " From the Aspect of Darkly Illuminated " tue. Prenons d'abord soin de souligner l'excellence de la production qui, sans se calquer sur les sons-types de certains studios, pare les morceaux d'un souffle de violence à arracher la tête sans oublier de laisser libre l'espace réservé aux synthés lorsque ceux-ci entrent en action. Funeris Nocturnum c'est - toutes proportions gardées - Marduk qui aurait copulé avec Dissection, un black à la hargne totale jamais démentie et certainement pas tempérée par les lignes de guitares mélodiques qui se baladent ça et là pour solidifier l'ensemble avec une technique en béton armé et une inspiration régulière, parfois littéralement en état de grâce. Ça martèle, ça arrose dans les fûts et les douches de notes homogènes pleuvent sans qu'on y fasse vraiment attention tant on ne peut que subir le rouleau-compresseur dont la marche inexorable en avant empêche de faire quoi que ce soit d'autre pendant l'écoute que de rester cloué sur sa chaise ou - mieux - perdu dans un headbanging instinctif sans répit. Pour ceux qui ont pris peur à l'évocation de synthés, sachez qu'ils sont toujours intégrés à bon escient et avec parcimonie, afin que chacune de leurs interventions contribue à compléter l'armature de passages trippants à faire courir un délicieux frisson glacé le long de l'échine. En gros, Funeris Nocturnum triomphent là où d'autres (Thyrane, Mephistopheles, Ancient Rites, Enthroned...) se sont vautrés plus ou moins lamentablement dans l'alliage de barbarie absolue et de mélodies soutenues, et se permettent de squatter pour l'heure le podium des meilleurs sorties du genre en 2002 aux côtés de Mörk Gryning et Ragnarok. Seul " problème ", la durée de l'album (34'10) légèrement légère si j'ose dire, mais qui ne devrait en aucun cas constituer un frein à l'achat car, même si j'enfonce une porte ouverte en disant ça, mieux vaut une demi-heure de pure prise de pied qu'une heure à se tourner les pouces. Si Woodcut Records avait autant de poids que Nuclear Blast auprès de la presse metal et des fans en général, Funeris Nocturnum enverraient direct Immortal valser à poil dans la neige de leur Blashyrk à la recherche de leur flamme créatrice originelle - et je mesure complètement ce que je dis là !




Rédigé par : Uriel | 16/20 | Nb de lectures : 6992