Perdu dans le maelström des sorties black metal actuelles, on en vient parfois à se demander, inondés par les albums insipides, pourquoi ce style existe et surtout pourquoi on l'écoute encore. Et puis, parfois, au détour de daubes sans âme, surgissent parfois des disques tels ce FUNERAL MIST, le genre d'albums qui vous rappellent pourquoi le true black existe et qui vous font dire que si tous les albums de true black étaient de cette trempe, le style serait beaucoup moins décrié. Mais le monde est ainsi fait, pour qu'il y a ait des leaders, il faut des suiveurs, FUNERAL MIST n'a apparemment pas trop eu de mal à choisir son camp et il nous propose avec "Salvation", son premier album, rien de moins qu'une véritable bombe. j'aurais vraiment aimé pouvoir vous dire plus sur le message délivré par le combo suédois, celui-ci, une fois n'est pas coutume, ayant semble-t-il quelque chose à dire et ne se contentant pas de distiller la même rengaine anti-chrétienne. Je n'ai malheureusement rien trouvé - interview, lyrics ou autre - qui puisse m'en apprendre plus sur la démarche de FUNERAL MIST. Je me contenterai donc de vous parler de la musique du groupe, ce qui demeure quand même le principal et le plus important. Jouant sur la dualité entre imagerie et ambiances religieuses d'un coté et true black metal intense et violent à souhait, FUNERAL MIST offre une alternative intelligente et de très grande qualité à la scène sataniste... Attention, pas d'erreur, il ne s'agit pas ici de white metal ou d'une bouffonnerie à la HORDE mais bien d'un véritable groupe. Musicalement, donc on oscille sur ce "Salvation" entre un déchaînement de furie, véritable le flot de haine comme j'en ai rarement entendu et des passages plus atmosphériques (sans pour autant qu'il y ait du synthé) ou aux tempos plus lents qui n'en demeurent pas moins d'une efficacité redoutable et dévastatrice. La puissance de FUNERAL MIST est d'autant plus grande que les riffs qu'ils nous ont pondu sur cette galette sont de grande qualité, ce genre de riffs qui vous vrillent la tête dès les premières écoutes. L'apothéose est selon moi atteinte sur "Circle of eyes", la huitième piste qui pendant pas moins de douze minutes d'une suffocante intensité nous répète le même riff basique sur lequel viennent se greffer des chants religieux. Jamais l'affrontement entre le Bien et le Mal n'a semblé aussi palpable. "In manus tuas" qui achève l'album (et l'auditeur) et son violon dissonant vous laisseront sans vie, désorienté, errant pour l'éternité... Ou jusqu'à ce que votre femme vous demande de descendre la poubelle. Pour couronner le tout, la production est tout simplement parfaite, assez claire pour que l'on puisse entendre tous les instruments en détail, ultra-puissante bien sûr mais également assez brute, car ne l'oublions pas, c'est de true black dont il s'agit ici. Voici l'album que j'attendais depuis longtemps pour me réconcilier avec le true black. Le black metal n'a pas encore tout dit en voici la preuve.




Rédigé par : Sheb | 19/20 | Nb de lectures : 12637