FUNERALIUM - Deceived Idealism (Ostra) - Selection VS du 10/06/2013 @ 08h22
Fondé en 2003 à Paris dans un grand accouplement entre membres d’Ataraxie (Marquis et Berserk) et d’Heol Telwen, FUNERALIUM sort en 2004 sa première démo Ultra sick doom dont l’intitulé désigne autant le nom de sa production qu’il ne pose les bases de son style. L’album éponyme, leur premier full-lenght, sortira trois an plus tard, en 2007 : en dépit de qualités évidentes et bien qu’étant grand amateur de ce type de funeral doom (car, pour ma part, ce n’est que du funeral doom et ça reste un compliment), j’avoue n’avoir pas été franchement convaincu par la galette, la faute sans doute à un effet de surprise éventé et à des longueurs préjudiciables à l’efficacité de l’album.
Et voici que FUNERALIUM débarque près de 6 ans plus tard avec Deceived Idealism, leur second full-lenght donc, même si en réalité, les titres de cette nouvelle galette ont commencé à germer dès 2008. Je précise de suite que ma chronique se base sur les MP3 mis à disposition par le groupe et non sur un quelconque support physique qui m’aurait été adressé.
Premier constat : le son est surpuissant et excellent. Vous savez l’attachement que j’ai pour le son en général : il est ici parfaitement adapté à ce type exigeant de doom qu’est le funeral.
Dès le second titre (21st Century Ineptia), l’ambiance est posée. Vocaux ultra profonds et lancinants, rythmique traînante et écrasante, guitares plaintives et acérées…le tout enrobé par une véritable chape de plomb. La recette est connue depuis la démo ; elle est ici reprise, tout comme le côté maladif et psychotique, marque de fabrique du groupe, qui se dégage de la musique du combo, dont la voix – j’insiste – constitue un instrument à part entière.
Articulée autour de six morceaux, dont quatre affichent près de 20 minutes au compteur en moyenne, pour 1h28 de zique répartie sur deux disques, ce nouvel album m’a fait oublier le précédent et sa relative déception. Disons plutôt qu’il m’a donné envie d’y revenir pour comprendre ce qui n’avait pas fonctionné avant. Avant Deceived Idealism.
Car, de fait, cet album est une magnifique pièce de funeral doom (ou d’extrême doom selon l’étiquette que l’on voudra bien lui coller). Dans un style ultra saturé de groupes merdiques, à mon plus grand désespoir, mais également de groupes sublimes (Skepticism, Thergothon et leurs frères…), cette production tranche favorablement.
D’abord, encore une fois, par la qualité des vocaux de Marquis : maladifs et surpuissants, profonds, naturellement, mais également en parfaite adéquation avec l’ambiance torturée proposée par le groupe, avec la folie qui se dégage des titres. Souvent, c’est le grand BETHLEHEM qui est appelé en la cause… et la voix y joue pareillement, dans les mêmes proportions, le rôle d’un instrument autonome.
Ensuite, par des structures originales, comme sur 21st Century Ineptia où, vers la 9ème minute, la guitare et la batterie tissent un petit pont central presque heavy / guitare classique très agréable qui aère le morceau (idem vers la 17ème minute) ou encore sur Deceived Idealism, vers la 18ème minute où l’on retrouve un schéma similaire. Parfois, c’est la batterie qui sonne carrément martiale (sur le second titre, 11ème minute) avant que l’écrasement ne retrouve droit de cité (on retrouve cette structure sur le quatrième titre, Hang these bastards, dans le pont central du morceau).
Enfin, par ce mélange subtil parfaitement équilibré, à mon sens, de funeral doom et de dark metal qui rend chaque titre presque catchy. Là où le funeral écrase sans relâche, étouffe sans vergogne, la touche dark metal de Funeralium aère le propos, retient l’attention et confère à chaque titre une coloration « accessible » du meilleur effet, ce qui n’est pas la moindre des gageures lorsque l’on se promène ainsi entre la noirceur, l’écrasement absolu et la folie dans des titres aussi longs…
Car loin d’être monolithiques, les morceaux s’enchaînent avec naturel ; la pesanteur globale n’est jamais exempte de mélodies ou d’interludes à la guitare qui constituent autant de repères et de respirations donné à l’ensemble. La faute – là encore – à un son de grande qualité qui restitue parfaitement tous les instruments. Mais – et là est le défi, relevé en l’espèce – même les moments où la lumière perce transpirent la tension, la nervosité…le vide.
Cet album équilibré, de très grande qualité, devrait combler les amateurs, dont je suis, de funeral doom élitiste et les rassurer sur la vigueur du style. Puis l’artwork est superbe – du moins pour ce que j’ai pu en voir. Ne vous privez pas de ce disque ; ce n’est pas une production surnuméraire.
Merci pour cette chronique qui donne bien envie et qui me rappelle surtout que je n'ai toujours pas fait l'acquisition de cet album : une hérésie, surtout vu ce que j'en ai entendu en concert, ça a l'air d'être du lourd !!! Vite, sur ma liste !
sylvain.ataraxie Membre enregistré
Posté le: 10/06/2013 à 15h09 - (107818)
Petite info supplémentaire: le support cd est sorti sur Weird Truth, Ostra est le label qui sort le support vinyl.
Ivan Grozny Membre enregistré
Posté le: 10/06/2013 à 16h23 - (107821)
Un disque que j'écouterais avec plaisir.
--- HS ---
Ce n'est pas vraiment le lieu, mais tant pis. Si par hasard Julien d'Ostra lit ce message, qu'il me contacte par MP, car ça fait plus de 5 ans que j'attends de recevoir une commande de 30 euros :
Funeralium "Funeralium" 76 minutes of Ultra Sick Doom finally on black wax !!! DLP 17.00€
Funeralium "Ultra sick doom" Last copies ever of this awesome sick doom demo tape !!! Tape 5.00€
Comme il avait coupé toute communication par mail et que je n'ai jamais reçu ma commande, je ne désespère pas :-)
Raymond Membre enregistré
Posté le: 10/06/2013 à 21h46 - (107828)
Julien ne fait plus partie d'Ostra Records depuis fin 2007 ; depuis son départ, je réponds à tous les messages. Merci donc de me contacter à l'adresse suivante :
contact@ostra-records.com
Ivan Grozny Membre enregistré
Posté le: 10/06/2013 à 23h27 - (107831)
Putain la classe ultime, c'est Raymond lui-même qui vient me répondre. Je continue par mail, merci.
Medrawt Membre enregistré
Posté le: 11/06/2013 à 12h57 - (107835)
L'écoute du titre 21st Century Ineptia sur youtube me donne fortement envie de me procurer la version vinyl. Mais le site d'Ostra ne semble pas très à jour et certains articles de leur catalogue me font envie : Le Bethlehem et le june frost bien que j'imagine que ces 2 prods sont sold out depuis le temps. Enfin je pose la question quand même, sait-on jamais, à tout hasard.
in extremiche IP:194.254.117.28 Invité
Posté le: 11/06/2013 à 13h13 - (107837)
un skeud qui va te trouer la rondelle !
FUNERALIUM en itw dans le zine In Extremis #52 avec CRISTALYS + EMPTINESS + MORGON + STRYNN + DEATHLESS BASTARDS + NEKRO RITUALISTIK DEATH NOIZE + PARJURE + 100 chros.
au total 60 pages A5 xeroxed dispo contre 4 timbres à 0,63 cts ou 5 euros cash bien planqué dans une enveloppe pour 2 numéros consécutifs.
> Pazola Jean, 8 rue nungesser, 59790 Ronchin + extremis666@hotmail.com
(possibilité de payer via paypal aussi pour les loosers)
Carcinos Membre enregistré
Posté le: 11/06/2013 à 15h06 - (107839)
Pour le son, gloire à Kristian Keyboard Production (HKY, le prochain Ataraxie, Warsawwasraw, Huata)
worship-studio.blogspot.fr/
Carcinos Membre enregistré
Posté le: 11/06/2013 à 15h17 - (107841)
Pour le son, gloire à Kristian Keyboard Production (HKY, le prochain Ataraxie, Warsawwasraw, Huata)
worship-studio.blogspot.fr/
Raymond Membre enregistré
Posté le: 11/06/2013 à 21h17 - (107850)
@Medrawt
Et oui, les news sont pas à jour : je suis un vilain garnement. Plus sérieusement, j'ai pas le temps de m'en occuper pour le moment. Je finis mon mémoire, je valide ma dernière année d'étude, et ensuite, je referai le site à neuf.
Après, concernant la réponse à ta question, je t'invite (et j'invite toutes les personnes qui voudraient poser des questions) à le faire par mail.
Medrawt Membre enregistré
Posté le: 12/06/2013 à 12h14 - (107856)
Il n'y avait aucune méchanceté de ma pars Raymond. je m'interrogeais juste. J'espère que tu ne l'as pas mal pris. Je continue donc la conversation par mail ;). Merci.
Medrawt Membre enregistré
Posté le: 12/06/2013 à 12h55 - (107859)
Il n'y avait aucune méchanceté de ma pars Raymond. je m'interrogeais juste. J'espère que tu ne l'as pas mal pris. Je continue donc la conversation par mail ;). Merci.
fff IP:93.2.238.236 Invité
Posté le: 15/06/2013 à 02h27 - (107903)
c est ou l ecoute ?
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Premier constat : le son est surpuissant et excellent. Vous savez l’attachement que j’ai pour le son en général : il est ici parfaitement adapté à ce type exigeant de doom qu’est le funeral.
Dès le second titre (21st Century Ineptia), l’ambiance est posée. Vocaux ultra profonds et lancinants, rythmique traînante et écrasante, guitares plaintives et acérées…le tout enrobé par une véritable chape de plomb. La recette est connue depuis la démo ; elle est ici reprise, tout comme le côté maladif et psychotique, marque de fabrique du groupe, qui se dégage de la musique du combo, dont la voix – j’insiste – constitue un instrument à part entière.
Articulée autour de six morceaux, dont quatre affichent près de 20 minutes au compteur en moyenne, pour 1h28 de zique répartie sur deux disques, ce nouvel album m’a fait oublier le précédent et sa relative déception. Disons plutôt qu’il m’a donné envie d’y revenir pour comprendre ce qui n’avait pas fonctionné avant. Avant Deceived Idealism.
Car, de fait, cet album est une magnifique pièce de funeral doom (ou d’extrême doom selon l’étiquette que l’on voudra bien lui coller). Dans un style ultra saturé de groupes merdiques, à mon plus grand désespoir, mais également de groupes sublimes (Skepticism, Thergothon et leurs frères…), cette production tranche favorablement.
D’abord, encore une fois, par la qualité des vocaux de Marquis : maladifs et surpuissants, profonds, naturellement, mais également en parfaite adéquation avec l’ambiance torturée proposée par le groupe, avec la folie qui se dégage des titres. Souvent, c’est le grand BETHLEHEM qui est appelé en la cause… et la voix y joue pareillement, dans les mêmes proportions, le rôle d’un instrument autonome.
Ensuite, par des structures originales, comme sur 21st Century Ineptia où, vers la 9ème minute, la guitare et la batterie tissent un petit pont central presque heavy / guitare classique très agréable qui aère le morceau (idem vers la 17ème minute) ou encore sur Deceived Idealism, vers la 18ème minute où l’on retrouve un schéma similaire. Parfois, c’est la batterie qui sonne carrément martiale (sur le second titre, 11ème minute) avant que l’écrasement ne retrouve droit de cité (on retrouve cette structure sur le quatrième titre, Hang these bastards, dans le pont central du morceau).
Enfin, par ce mélange subtil parfaitement équilibré, à mon sens, de funeral doom et de dark metal qui rend chaque titre presque catchy. Là où le funeral écrase sans relâche, étouffe sans vergogne, la touche dark metal de Funeralium aère le propos, retient l’attention et confère à chaque titre une coloration « accessible » du meilleur effet, ce qui n’est pas la moindre des gageures lorsque l’on se promène ainsi entre la noirceur, l’écrasement absolu et la folie dans des titres aussi longs…
Car loin d’être monolithiques, les morceaux s’enchaînent avec naturel ; la pesanteur globale n’est jamais exempte de mélodies ou d’interludes à la guitare qui constituent autant de repères et de respirations donné à l’ensemble. La faute – là encore – à un son de grande qualité qui restitue parfaitement tous les instruments. Mais – et là est le défi, relevé en l’espèce – même les moments où la lumière perce transpirent la tension, la nervosité…le vide.
Cet album équilibré, de très grande qualité, devrait combler les amateurs, dont je suis, de funeral doom élitiste et les rassurer sur la vigueur du style. Puis l’artwork est superbe – du moins pour ce que j’ai pu en voir. Ne vous privez pas de ce disque ; ce n’est pas une production surnuméraire.
Rédigé par : raziel | 17/20 | Nb de lectures : 16728