FULL OF HELL / MERZBOW - Full Of Hell / Merzbow (Profound Lore) - Selection VS du 13/03/2015 @ 07h38
Quand un groupe de grindcore/hardcore/crust/powerviolence/ajoutezcequevousvoulez s’associe avec un des chantres de la noise japonaise, on peut légitimement s’attendre à du sale, du bruyant et de l’extrémisme sonore. Ça tombe bien, c’est pile poil ce que propose cet album bâtard mais finalement, très cohérent. Je rassure de suite les moins aventureux, la participation de Merzbow reste minimale et reste dans le cadre de l’habillage sonore on va dire. Point de longues plages bruitistes et discordantes, à la limite de l’inécoutable pour qui n’est pas familier des extrémistes de la musique électronique mais, malgré tout, on retrouve sa touche, à des degrés divers, tout au long de l’album. Le titre sur lequel sa présence est la plus prégnante est sans aucun doute « Ljudget Av Gud », titre noisy bruitiste long de cinq minutes. Vous pouvez vous marrer, mais ce morceau à lui seul fait pratiquement 25% de l’album.
La collaboration s’est faite à distance, Merzbow a composé plusieurs longs morceaux qu’il a ensuite envoyé au groupe qui a retravaillé le tout pour l’intégrer à sa musique. Pour les amateurs de noise, d’ambient ou de musique bruitiste, les compositions de Merzbow sont livrées à part, dans leur intégralité sur un cd bonus. Belle initiative même si j’avoue que j’ai du mal à aller au bout, mais je ne suis pas vraiment familier de cette musique, mais l’initiative de proposer les titres bruts est à souligner. Mais avant de pouvoir écouter ce second disque, il faudra survivre au premier et ça, c’est pas gagné parce que rarement on a du faire face à un tel déferlement de violence. « Burst Synapse », « Gordian Knot » et « Humming Miter », trois titres pour même pas trois minutes de musique sont là pour tout annihiler, pour décourager les faibles et les lâcher d’aller plus loin. On imagine un groupe comme NAILS mais en plus teigneux, en plus brut, en plus raw, en plus grindcore. Le hardcore, le metal, le crust, le grind repoussé dans ses derniers retranchements pour ce qui s’apparente plus à une agression caractérisée qu’à une chanson, dont le concept est ici tout relatif. Il est probable que des gouttes de sang vous coulent du nez après l’écoute de ce début d’album furieux et abrasif.
Il faut attendre « Raise Thee, Great Wall, Bloodied and Terrible » pour vraiment prendre conscience du travail de Merzbow. Face au déferlement qui a suivi, cette plage harsh noise et noisy experimental fait office de petit repos (tout relatif) pour les oreilles. Ce titre n’est que crissement, bruits et son variés. Écouté à part, seul, pour lui-même, c’est pratiquement inécoutable mais inséré dans l’album, on est surpris par la cohérence de l’ensemble. On voit que le travail a été bien fait. « Shattered Knife » repart à l’assaut à coup de blasts, de riffs saturés qui arrachent la gueule, de rythmiques syncopées et d’agression, de violence, de brutalité. On à beau être habitué, ça surprend toujours. Le groupe calme le jeu dans la dernière partie de son album. Après la violence gratuite invraisemblable, place à l’expérimentation, aux larsens avec la prise de pouvoir du japonais fou. Ça grince, ça grésille, ça racle, ça pique un peu aussi mais on reste dans l’optique de l’attentat sonore. Même résultat, armes différente. Il faut s’incliner et constater: avec l'aide de Merzbow, FULL OF HELL signe là son meilleur album. Rien que ça.
On peut finir sur « Ljudget Av Gud » dont je parle plus haut. Quelque part avec sa rythmique à la Terminator, c’est un repos bien mérité après ce qu’on a traversé. Du coton posé sur des tympas en sang. Les salauds en remettent une couche avec un dernier titre d’une rare violence. Pas de répit, pas de repos, ceci est un disque qui se mérite. Un grand disque qui vient te jeter des accords dissonants de Saxo à la John Zorn/Naked City en pleine gueule, comme si tu n’en avais pas encore reçu assez. Le genre de mec qui vient ta balancer des coups de latte dans les reins alors que tu es en train de vider de ton sang sur le sol. FULL OF HELL/MERZBOW ce n’est plus de la musique c’est de la violence brute. FULL OF HELL/MERZBOW c’est la sensation de se faire récurer l’oreille à la ponceuse électrique. Surprenant mais salutaire.
J'en voudrai toute ma vie à Merzbow pour l'énorme frustration engendrée par le split Shora/Merzbow, mais je vais peut-être quand même jeter une oreille là-dessus pour lui laisser une chance de se faire pardonner...
noohmsul Membre enregistré
Posté le: 13/03/2015 à 11h50 - (116062)
Un peu déçu par ce split, je m'attendais à quelque chose de plus fou, plus inventif, ou même juste plus violent !
@Moulinexxx : je m'écoute souvent le split Shora/Merzbow, mais seulement les parties de Shora :) C'est sûrement le truc le plus violent que je connaisse.
BassFrog IP:94.31.240.106 Invité
Posté le: 13/03/2015 à 20h26 - (116069)
Effectivement, très, très méchant ce disque.
Une écoute au compteur, ça a suffit à me persuader : achat direct.
AlexCirrus IP:109.31.118.24 Invité
Posté le: 15/03/2015 à 11h14 - (116075)
Enorme album
Nico_Of_The_Dead Membre enregistré
Posté le: 17/03/2015 à 14h52 - (116113)
Largement moins novateur et furieux que leur précédent.
MrGuitoune IP:86.66.218.204 Invité
Posté le: 23/03/2015 à 22h55 - (116235)
Groupe inégalable et inégalé dans ce qu'ils font pour moi, grosse tuerie encore une fois.
Aussi bon que leur précédent, je suis bluffé perso.
Ils méritent largement une sélection
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La collaboration s’est faite à distance, Merzbow a composé plusieurs longs morceaux qu’il a ensuite envoyé au groupe qui a retravaillé le tout pour l’intégrer à sa musique. Pour les amateurs de noise, d’ambient ou de musique bruitiste, les compositions de Merzbow sont livrées à part, dans leur intégralité sur un cd bonus. Belle initiative même si j’avoue que j’ai du mal à aller au bout, mais je ne suis pas vraiment familier de cette musique, mais l’initiative de proposer les titres bruts est à souligner. Mais avant de pouvoir écouter ce second disque, il faudra survivre au premier et ça, c’est pas gagné parce que rarement on a du faire face à un tel déferlement de violence. « Burst Synapse », « Gordian Knot » et « Humming Miter », trois titres pour même pas trois minutes de musique sont là pour tout annihiler, pour décourager les faibles et les lâcher d’aller plus loin. On imagine un groupe comme NAILS mais en plus teigneux, en plus brut, en plus raw, en plus grindcore. Le hardcore, le metal, le crust, le grind repoussé dans ses derniers retranchements pour ce qui s’apparente plus à une agression caractérisée qu’à une chanson, dont le concept est ici tout relatif. Il est probable que des gouttes de sang vous coulent du nez après l’écoute de ce début d’album furieux et abrasif.
Il faut attendre « Raise Thee, Great Wall, Bloodied and Terrible » pour vraiment prendre conscience du travail de Merzbow. Face au déferlement qui a suivi, cette plage harsh noise et noisy experimental fait office de petit repos (tout relatif) pour les oreilles. Ce titre n’est que crissement, bruits et son variés. Écouté à part, seul, pour lui-même, c’est pratiquement inécoutable mais inséré dans l’album, on est surpris par la cohérence de l’ensemble. On voit que le travail a été bien fait. « Shattered Knife » repart à l’assaut à coup de blasts, de riffs saturés qui arrachent la gueule, de rythmiques syncopées et d’agression, de violence, de brutalité. On à beau être habitué, ça surprend toujours. Le groupe calme le jeu dans la dernière partie de son album. Après la violence gratuite invraisemblable, place à l’expérimentation, aux larsens avec la prise de pouvoir du japonais fou. Ça grince, ça grésille, ça racle, ça pique un peu aussi mais on reste dans l’optique de l’attentat sonore. Même résultat, armes différente. Il faut s’incliner et constater: avec l'aide de Merzbow, FULL OF HELL signe là son meilleur album. Rien que ça.
On peut finir sur « Ljudget Av Gud » dont je parle plus haut. Quelque part avec sa rythmique à la Terminator, c’est un repos bien mérité après ce qu’on a traversé. Du coton posé sur des tympas en sang. Les salauds en remettent une couche avec un dernier titre d’une rare violence. Pas de répit, pas de repos, ceci est un disque qui se mérite. Un grand disque qui vient te jeter des accords dissonants de Saxo à la John Zorn/Naked City en pleine gueule, comme si tu n’en avais pas encore reçu assez. Le genre de mec qui vient ta balancer des coups de latte dans les reins alors que tu es en train de vider de ton sang sur le sol. FULL OF HELL/MERZBOW ce n’est plus de la musique c’est de la violence brute. FULL OF HELL/MERZBOW c’est la sensation de se faire récurer l’oreille à la ponceuse électrique. Surprenant mais salutaire.
Rédigé par : Seb On Fire | 17/20 | Nb de lectures : 11332