FUCK THE FACTS - Desire Will Rot (Noise Salvation) - 06/10/2015 @ 07h02
Frustration : État de quelqu'un qui est frustré, empêché d'atteindre un but ou de réaliser un désir.

Ouais. C'est bien ça. C'est moi. En plein dans le mille. Frustré comme Dupontel aka Alex dans "Monique". Pourtant, pendant quelque chose comme vingt-deux minutes, je me suis pris à fantasmer comme un jeune premier, un peu comme Thierry Mugler à l'évocation de sa muse boudinée Cindy Sander (papillon de luuuumiiiièèèèère !). Et si ce "Desire will rot" était l'album de death/grind ultime en 2015 ? Le genre de bestiau qui t'attrape les bourses sans faillir et les réduit en un coup de blender à l'état de milk-shake en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire ?

Ben non en fait. Ou presque. Et pourtant le doublé introductif "Everywhere yet nowhere" / "Shadows collide" avait tout pour me convaincre avec sa prédisposition innée à mêler de manière cohérente tout ce qui se fait de mieux en matière de metal extrême. Hein ? Du solo heavy frétillant, de la double cinglante dans les recoins, des riffs mammouth à réduire la cloison placo en poussière, une basse burnée et bien sanguine ?
N'en jetez plus, la coupe est pleine !
Z'en voulez encore ?
OK, ça tombe bien, "Solitude" est juste l'un des morceaux de l'année avec ses embardées juteuses, ses breaks titanesques et son final absolument jouissif où FUCK THE FACTS troque ses guenilles grind deglingos contre une robe de bure parée d'un hardcore metal névrosé et syncopé. Simplement bonnard ! Groove impérial, vocalises hargneuses, les mirettes sont charmées, les esgourdes en redemandent. Mel Mongeon n'a jamais aussi été vilaine avec son mic, ses petits copains préposés aux rythmiques bourrinent et câlinent tour à tour avec grâce, Topon Das se prend pour Adrian Smith dès qu'il peut placer un lead et Mathieu Vilandré porte son kit aux nues, passant de la première à la cinquième vitesse avec une classe qui en laissera plus d'un sur le carreau. Toto.

Il faut donc attendre les deux (longs) derniers morceaux pour comprendre où le bât blesse. "Circle" tout d'abord. Oui, je sais, on peut faire du "bastardized grindcore" comme FUCK THE FACTS aime à le dire et vouloir expérimenter. Il l'a déjà fait avec un certain brio d'ailleurs. Certains de ses camarades sont eux aussi déjà passés par la case "hors-catalogue" avec une certaine réussite, DISCORDANCE AXIS ou GRIDLINK pour ne pas les nommer. D'autres, comme les polonais d'ANTIGAMA s'y sont risqués et se sont bien rétamés malgré un départ discographique digne de Ben Johnson (avec ou sans stéroïdes c'est vous qui voyez). Mais ce qui m'échappe ici, c'est juste la logique, la continuité du propos. La dynamique est juste brisée après ces satanées vingt-deux minutes, d'un coup net et précis... comme les vertèbres de Maggie Fitzgerald. Ce "Circle" n'est qu'une suite de larsens et de grognements, de notes hébétées qui passent l'une derrière l'autre sans vraiment savoir où elles vont. Et ce final, "Nothing changes", qui n'a jamais aussi bien porté son nom avec son tempo torturé bardé de riffs monolithiques qui tourne en rond, un peu comme s'il s'était paumé en chemin sans vraiment connaître sa destination. La sauce se fige, elle ne prend pas.

Quoi ? Alors ? Quelle fine gueule je fais là. Ouais, ce neuvième assaut de nos cousins québécois est loin de faire dur, comme je le disais il explose même la boîte crânienne en bonne et due forme pendant une bonne vingtaine de minutes. Mais quand je repense à ce potentiel furibard dévoilé avec classe pendant ce temps là, je ne peux m'empêcher de laisser couler une larmichette. Nom de Zeus, dix minutes de plus du même acabit et rideau, la concurrence était rhabillée pour plusieurs saisons.

Alors, est-ce là une volonté d'intellectualiser une démarche de sauvagerie bas du front ? Tabernacle ! Boys and girl, on parle ici de grindcore, de death metal, de la vie dans sa forme la plus primitive. Laissez donc suinter la bidoche dans son jus, faites dégorger les tripes à la mexicaine, c'est comme ça qu'on vous aime !




Rédigé par : TarGhost | 13,5/20 | Nb de lectures : 8584




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Commentaire
CromCruach
Membre enregistré
Posté le: 06/10/2015 à 14h07 - (118184)
Pas plus emballé que ça par cette sortie. Préfère les guenilles de déglingos.



Nico_Of_The_Dead
Membre enregistré
Posté le: 07/10/2015 à 07h27 - (118193)
On ne dit pas tabernacle, on dit TABARNAK! Sinon, un album un pwel décevant, parce qu'ils ont sortit déjà mieux, comme « Die Miserable » et ses nombreux passages sludge qui ajoutaient une couche de pesanteur supplémentaire à leur grind/death furieux. Ça reste néanmoins des pionniers canadiens respectables et sans doute que ces nouveaux morceaux auront une vie fantastique en live. ( je les rate sans cesse )



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