Frantic Bleep ? Littéralement : Bip Franc !!…. Derrière ce nom bizarroïde se cachent 3 acolytes norvégiens qui nous entraînent dans leur sphère auditive d’expérimentations sonores au cours des 9 chansons que compte « The Sense Apparatus », leur premier véritable album. Aux manettes de Frantic Bleep, on trouve Patrick Scantlebury (guitares, synthé), Eywin Sundstrøm (guitares) et Sten Erik Svendheim (batterie). Pour l’enregistrement, Paul Mozart Bjørke a rejoint le groupe, en tant que chanteur, s’occupant également des lignes de basse.
Difficile de rester insensible à cette musique complexe et la cerner dès la première écoute relève de l’exploit. Mais disons le tout de suite : il s’agit bien de métal ici.
Les guitares et la batterie sont effectivement très lourdes et les musiciens impressionnent par leur son carré, son qui est, en plus, bien produit. Il suffit d’écouter « Mandaughter » et « Nebolous Termini » pour en être convaincu .
Les structures, très recherchées, sortent de l’ordinaire : des parties agressives, disons le assez techniques, alternent avec des parties mélodiques à la limite du progressif. Et c’est cette alternance maîtrisée qui fait la force du groupe . Toutes les chansons, quasiment, sont construites sur le modèle suivant : parties ancrées dans le death et le black alternant avec des passages planants où se côtoient nappes de synthé, notes de basse rondes et suaves, le tout sublimé par la voix claire du chanteur, proche de celle de Mikael Åkerfeldt d’Opeth.
Mais le chant ne s’arrête pas au mélodieux. Il passe du chant limite prog (« Sins of Omission ») à un black assassin à la manière d’Ihsahn d’Emperor (« Mandaughter ») puis à une voix de type hardcore (écouter  « Curtainraiser » et « Nebolous Termini ») ! L’effet est immédiat : la puissance et la diversité des chansons en sont intensifiées.
Outre le rapprochement que l’on peut faire avec Opeth, par l’alternance de parties incisives et planantes (écouter « The Expulsion »), les fans reconnaîtront sans problèmes l’influence d’Arcturus, qui se fait surtout sentir dans certains passages clavier/chant (écouter la fin de « Curtainraiser »), et je dirais même celle d’Emperor, période Prometheus, mais là, à vous de juger par vous-même.
Cependant Frantic Bleep n’est, en aucun cas, un vulgaire patchwork des groupes cités plus haut ! Leur style, très mature, s’affirme tout au long de l’album qui ne laisse aucun répit à l’auditeur, sauf peut-être pendant la chanson interlude « Mausolos » à l’atmosphère aérienne mais aussi psyché .
Des compos avant-gardistes recherchées, un son puissant, une technique alliée à des ambiances tantôt oppressantes tantôt planantes, une pochette intrigante, que demander de plus pour un premier album ? Changer de nom ?
Certainement pas. Frantic Bleep fera parler de lui et on attend impatiemment la suite pour confirmer!


Rédigé par : SkePtikFleSh | 18/20 | Nb de lectures : 12668