Comme son nom ne l’indique pas (mais que valent les noms aujourd’hui ?), Frames est une formation allemande dont l’apparition en 2009 a secoué la presse sectorisée d’outre-Rhin. Déclaré « phénomène », ce quartet domicilié à Hanovre a fait causer parmi l’élite friande d’atmo prog à tendance hard. Qu’en est-il réellement ?
L’intro très planante laisse présager de bonnes choses. Et ce même si en trempant un peu plus profondément les doigts dans ce que l’on croît être un pot de miel, on n’est d’abord surpris pas la déferlante de plages de piano sirupeux et collant. « Est-ce que ça va être tout le temps comme ça ?» se demande le kronikeur inquiet. D’autant que, précision importante, "Mozaïk" est un album entièrement instrumental.
"The Beginning" (4min23), le second titre démarre donc sur ces plages « pianistiques » avant de surprendre avec des riffs appuyés et une rythmique plus lourde. Sentiment confirmé sur "Agenda", la pièce suivante. Le ton est légèrement différent et endosse clairement l’habit d’un atmo rock très en vogue en ce moment.
"Transition" porte bien son nom : 0min58s de nappes de claviers enveloppants. Une ambiance douce que "Isp" le titre suivant alterne avec un propos nettement « wilsonien » sur près de 7 minutes. Et par « wilsonien » entendez équilibre quasi réussi entre douceur classique voire romantique et guitares énergiques.
Rien ne change sur "Insomnia" au nom prédestiné (7min17). Et l’on se surprend à rêvasser sur l’intro mélancolique avant que les riffs de grattes ne nous fassent émerger d’une douce quiétude que l’on croyait acquise mais qui n’a pas le temps de s’installer. Dommage que le violon qui surgit au beau milieu ne s’éternise pas plus longtemps.
"Driving Head" (5min45) est assez symptomatique de l’esprit général. Le binôme cher à notre Steven préféré s’exprime ici avec éloquence et un savoir faire digne du maître. "Horizon" (6min44) louche ostensiblement sur les compos de Mike Oldfield période Tubular Bells.
La pièce finale dénommée mystérieusement « M » aligne une durée honorable de 15min21. Elle promet beaucoup avant de décevoir tout autant car cette longueur susceptible de permettre le développement d’un thème intéressant ne lui est d’aucune utilité sur le fond ; il ne se passe plus rien entre la 8ème et la 10ème minute. Les 5 dernières (celles de l’inspecteur Antoine Bourrel…) font office d’outro dans un final dont on ne sait s’il s’agit du même titre ou d’un ghost track. Etant donné l’architecture assez dissemblable, je pencherais pour la seconde hypothèse. Mais nous sommes dans l’Art Rock (progressif ??) où tout est possible et envisageable y compris le superflu.
Vous l’aurez saisi, "Mozaïk" est un album qui dans sa grande majorité incite au repli sur soi, truffé de plages romantico-classiques et de passages plus énervés. Une des réussites essentielles réside dans la fluidité des enchaînements des 11 pièces dont 3 courtes font œuvre d’interlude. On passe avec aisance d’une ambiance à l’autre (feutrée ou électrique) bien que certaines n’aient pas un égal degré d’intensité.
Le mixe serait assez abouti si n’apparaissait pas, ici ou là, quelques faiblesse dues à l’ajout d’éléments sonores un brin « capilo-tractés » faisant office de remplissage. Signe d’un discret mais réel manque d’inspiration qui par ailleurs amène certaines parties à se répéter trop souvent et notamment à cause de ce piano décidément très bavard.
Nonobstant, "Mozaïk" séduit dans son ensemble et malgré les petites imperfections relevées par intermittence il finit même par emporter la mise. Intéressant et prometteur.
Pas très convaincu par les extraits. Pourtant leur premier EP est vraiment très bon!
Youpimatin Membre enregistré
Posté le: 12/05/2010 à 17h18 - (83534)
Excellent disque, je vais voir ce que vaut le 1er !
mouai IP:89.226.204.220 Invité
Posté le: 13/05/2010 à 15h02 - (83553)
un super disque très ambiancé, avec en plage 6 (Insomnia) un morceau génial. A noter que leur compatriote de Long distance calling ont sorti un album à peu pres dans la même veine (sans les instruments classique piano et violon)et qui tient très bien la route aussi. Pour les amateurs je ne saurai trop vous conseiller le dernier Indukti ou le dernier Toundra (2 petites pépites du genre)
vieillebranche Membre enregistré
Posté le: 13/05/2010 à 15h39 - (83554)
@mouai: bien d'accord avec toi concernant Long Distance Calling, groupe pourtant bien critiqué mais que je trouve très bon!
Toundra a aussi été une bonne découverte de ces derniers mois!
Par contre connais pas Indukti et je vais y jeter une oreille.
Et concernant Frames, cette chronique me donne envie d'en savoir plus, mais à la lecture de cette dernière je pensais pas qu'il y avait de rapprochement avec les groupes que tu cites "mouai"
#Guillaume# Membre enregistré
Posté le: 13/05/2010 à 18h57 - (83558)
Aouch, les extraits m'ont collé à mon fauteuil... les mecs ont un vrai univers, très sensible effectivement. Une invitation au voyage!
mouai IP:89.226.204.220 Invité
Posté le: 14/05/2010 à 02h51 - (83564)
le rapprochement que je faisais sur les groupes que je citais précédemment se situe au niveau de l'approche artistique qui consiste essentiellement à jouer de la musique instrumentale. Mais Frames reste le groupe qui met le plus l'accent sur la "mélodie" (surtout avec l'apport des instruments classique. même si indukti utilise une harpiste sur certains titres)pourte dire j'ai trouvé le Frames classé en Pop-rock. Vous pouvez aussi jeter votre dévolue sur Russian circles ou Pg lost.
mouai IP:89.226.204.220 Invité
Posté le: 14/05/2010 à 02h54 - (83565)
Petit rectif: Frames est Italien et Long distance calling Allemand, ils ne sont donc pas "compatriote" (même si ... à une époque... ouhla je m'égare)
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L’intro très planante laisse présager de bonnes choses. Et ce même si en trempant un peu plus profondément les doigts dans ce que l’on croît être un pot de miel, on n’est d’abord surpris pas la déferlante de plages de piano sirupeux et collant. « Est-ce que ça va être tout le temps comme ça ?» se demande le kronikeur inquiet. D’autant que, précision importante, "Mozaïk" est un album entièrement instrumental.
"The Beginning" (4min23), le second titre démarre donc sur ces plages « pianistiques » avant de surprendre avec des riffs appuyés et une rythmique plus lourde. Sentiment confirmé sur "Agenda", la pièce suivante. Le ton est légèrement différent et endosse clairement l’habit d’un atmo rock très en vogue en ce moment.
"Transition" porte bien son nom : 0min58s de nappes de claviers enveloppants. Une ambiance douce que "Isp" le titre suivant alterne avec un propos nettement « wilsonien » sur près de 7 minutes. Et par « wilsonien » entendez équilibre quasi réussi entre douceur classique voire romantique et guitares énergiques.
Rien ne change sur "Insomnia" au nom prédestiné (7min17). Et l’on se surprend à rêvasser sur l’intro mélancolique avant que les riffs de grattes ne nous fassent émerger d’une douce quiétude que l’on croyait acquise mais qui n’a pas le temps de s’installer. Dommage que le violon qui surgit au beau milieu ne s’éternise pas plus longtemps.
"Driving Head" (5min45) est assez symptomatique de l’esprit général. Le binôme cher à notre Steven préféré s’exprime ici avec éloquence et un savoir faire digne du maître. "Horizon" (6min44) louche ostensiblement sur les compos de Mike Oldfield période Tubular Bells.
La pièce finale dénommée mystérieusement « M » aligne une durée honorable de 15min21. Elle promet beaucoup avant de décevoir tout autant car cette longueur susceptible de permettre le développement d’un thème intéressant ne lui est d’aucune utilité sur le fond ; il ne se passe plus rien entre la 8ème et la 10ème minute. Les 5 dernières (celles de l’inspecteur Antoine Bourrel…) font office d’outro dans un final dont on ne sait s’il s’agit du même titre ou d’un ghost track. Etant donné l’architecture assez dissemblable, je pencherais pour la seconde hypothèse. Mais nous sommes dans l’Art Rock (progressif ??) où tout est possible et envisageable y compris le superflu.
Vous l’aurez saisi, "Mozaïk" est un album qui dans sa grande majorité incite au repli sur soi, truffé de plages romantico-classiques et de passages plus énervés. Une des réussites essentielles réside dans la fluidité des enchaînements des 11 pièces dont 3 courtes font œuvre d’interlude. On passe avec aisance d’une ambiance à l’autre (feutrée ou électrique) bien que certaines n’aient pas un égal degré d’intensité.
Le mixe serait assez abouti si n’apparaissait pas, ici ou là, quelques faiblesse dues à l’ajout d’éléments sonores un brin « capilo-tractés » faisant office de remplissage. Signe d’un discret mais réel manque d’inspiration qui par ailleurs amène certaines parties à se répéter trop souvent et notamment à cause de ce piano décidément très bavard.
Nonobstant, "Mozaïk" séduit dans son ensemble et malgré les petites imperfections relevées par intermittence il finit même par emporter la mise. Intéressant et prometteur.
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Rédigé par : karadok | 14/20 | Nb de lectures : 12088