Sous cette pochette qui fait plutôt fouilli et ce logo du style de ceux que je faisais dans les marges de mes cahiers d'école, difficile de croire qu'un contenu d'une telle qualité se cache. Non pas que ces allemands méritent la palme de l'innovation et/ou de l'originalité mais il faut avouer que ce que renferme cette galette est souvent d'une terrible efficacité. Ils pratiquent comme beaucoup d'autres du death mélodique à la sauce scandinave mais y injectent une grosse dose d'énergie pour rendre celui-ci particulièrement convaincant. Comme la plupart des productions Metal Blade, beaucoup de sousous ont été injectés pour que la production soit à la hauteur et j'ai bien apprécié le traitement réservé à la batterie. Non seulement, ses sonorités ressortent particulièrement bien mais le préposé aux baguettes est loin d'être un manchot. Les blasts (triggés, dommage...) sont d'une clarté rare et une grosse couche de groove a été injectée dans les morceaux. Les gratteux se démerdent plutôt bien et si les réticents au style trouveront que les ficelles mélodiques sont plutôt grosses -l'école Iron Maiden/Dark Tranquillity a été assidument fréquentée- l'amateur éclairé ne pourra que se régaler à l'écoute de duels guitaristiques échevelés et aboutis. Même si quatre instrumentaux sont présents, les morceaux sont souvent très intenses et riches en changements de rythmes comme les très bons "Entangled whispers in the depth", "Shapes of the pursuers", "Scattered to the four winds" ou le très efficace "The seventh sunray enlights my pathway". Le vocaliste est dans la moyenne du style, assez proche de Mikael Stanne, vaguement guttural, peu mélodique, moyennement agressif, bref il fait son travail sans étonner plus que ça et sans vraiment décevoir. Au moins, ils n'ont pas essayé de lui imposer des voix claires et ils ont bien fait, celà aurait inévitablement fait cliché sur ce disque. S'il fallait situer cet album sur la carte du mélodeath, on pourrait dire qu'il se situe exactement entre Dark Tranquillity et Dimension Zero...
Pourtant, je me suis souvent senti dans une position un peu étrange en écoutant cet album car les FOU (...) n'ont pas vraiment pris de risques en concevant "Skywards...". Dois-je donc les blamer pour leur manque de courage ou dois-je les féliciter d'avoir su prendre à leur compte de si belle manière un style maintes fois approprié par d'autres opportunistes ? Je n'en sais trop rien et je me contenterai de baser mon avis sur des critères presques objectifs à savoir la qualité de l'instrumentation et la construction mélodique des morceaux. OUI, ces gars sont d'excellents musiciens. OUI, les morceaux sont vraiment bien foutus. OUI, ça pompe quand même souvent allègrement sur la scène scandinave. NON, ils ne sont pas les premiers à le faire. OUI, j'ai bien noté des groupes qui faisaient la même chose. OUI, vous pouvez essayer ce disque sans trop de risques de vomir. Pour la note, on pourra dire qu'elle constitue une moyenne de ce que j'ai éprouvé à propos de cet opus en environ un mois d'écoute. Comme j'ai autant songé à mettre 12 qu'à glisser un gros 18, je me vois dans l'obligation de balancer un 15 qui ne veut trop rien dire. Suivant votre relation avec ce style de musique, vous saurez de toute façon mieux que moi dans quel camp vous placer.
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Rédigé par : Loufi | 15/20 | Nb de lectures : 7945