Foscor revient trois ans après "Entrance to the Shadow's Village" (chroniqué deux fois en nos pages, puisque réédité par le décédé Oaken Shield après la mort de Sacral). Je ne vous ferai pas le chapitre sur le groupe, puisque vous pouvez relire aisément les précédentes proses sur VS. C'est l'avantage de ne pas être un mag papier (Cherchez immédiatement les numéros 68 et 124 dans vos cahiers!!). Après cette petite réédition et l'écoute des premières fuites du second opus des Espagnols, le vent portait de jolies notes en provenance de Barcelone. Et c'est chez ses compatriotes de Temple of Darkness, distribué chez nous par un suppo et Holy, que se concrétisera ce sourire des tristes en juillet dernier.

Après de multiples écoutes et un acharnement thérapeutique digne de George Clooney sur un enfant percuté par un tractopelle, décidément non. Foscor pratique toujours un black teinté de pagan qui présente très bien de prime abord. Au moins, le groupe a abandonné son côté "atmo" faiblard pour se concentrer sur des titres plus virils. Mais la sauce ne prend toujours pas. Est-ce le manque de mordant de morceaux au tempo finalement très tranquille et à l'agressivité bien secondaire ? Foscor déploie ici une violence molle digne d'un Muppets pas content. Peut-être que cette impression vient aussi de cette production-maison (au Noctiflorous Studio) complètement étouffée qui écrase la dynamique des titres.

Malgré quelques bonnes mélodies et une bonne variété dans les compos, malgré une maîtrise instrumentale impeccable, Foscor m'ennuie rapidement. A mi-chemin des 51 minutes, j'ai seulement envie d'écouter autre chose que cet album qui ne me donne jamais l'occasion de me plonger dans les méandres de ses compositions évolutives. J'ai l'impression de constamment rater le coche, tout en me convainquant que cet album est vide à chaque nouvelle écoute. La frustration est d'autant plus grande qu'il s'agit ici d'un opus étiqueté pagan et non la dernière éjaculation cérébrale d'un fumiste à la mode. Mais même George Clooney doit savoir abandonner quand l'inéluctable est arrivé. Désolé madame, mais votre enfant est froid… On l'a goûté, il est tout fade…


Rédigé par : Prince de Lu | 11/20 | Nb de lectures : 11273