Sans que nous sachions où est le vrai score, Foscor nous vient tout droit de Barcelone. La formation catalane compte dans ses rangs trois ex-Lux Divina, dont un officie/officiait avec le quatrième membre dans (on retient son souffle) Shemhamphorash. Plutôt que de parler shampooing, je vous signale que cet album est la réédition de l'opus sorti en 2004 chez les regrettés Sacral Productions. Je les avais ratés à l'époque, il est tenté de réparer cette erreur avec l'édition Oaken Shield qui comporte en plus une vidéo.

Foscor propose deux facettes assez nettes : d'un côté un black pagan énergique et de l'autre un black plus atmosphérique. L'auditeur passe de titres qui dépotent grave, comme "Inferus (Dungeons and Caves)" qui est un brûlot, à des plages plus ambiancées avec des élans assez épiques, comme le plus minimaliste "The Sorrow of Delight" qui est assez connoté Summoning. Les deux styles sont relativement séparés, les titres les plus atmo se regroupant vers la fin de l'album.

Pour les morceaux les plus toniques, on ressent dans la mise en place de certains passages, dans le jeu sur la ride du batteur et dans la production assez agressive un côté old Emperor franchement pas déplaisant. Cette impression est encore renforcée par les nappes de synthé discrètes qui appuient les riffs. Les enchaînements sont naturels et entraînants dans une débauche d'énergie très séduisante. Si le bourrin "Al Cor de la Boscuria" ne convainc pas, Foscor a des atouts intéressants à faire valoir dans son pagan assez sauvage sur cette première partie de l'album.

Et pourtant la sauce ne prend pas, à cause de la seconde partie de l'opus qui se perd dans un black atmosphérique bien moins élégant. La faute peut-être à une exécution que je trouve limite par moments et dont les défauts s'entendent plus dans ces passages plus lents. "The Sorrow of Delight" s'avère longuet et répétitif. Ensuite, le chant clair sur le lent titre éponyme est tout simplement affreux, comme si l'alcoolo du village imitait un baryton. Et le titre final n'est qu'un long interlude au synthé de près de huit minutes. Les 24 dernières minutes sonnent un peu comme du remplissage pas très inspiré. C'est très dommage et peut-être dû à un processus de composition et d'enregistrement trop étalé dans le temps.

La vidéo est un titre live "Lunar Landscapes", extrait de l'album et joué devant un public en délire en Catalogne en novembre dernier (non, je déconne ; ils sont morts les Catalans). La qualité d'image et la qualité de son sont très correctes. L'interprétation est assez bonne (attention les leads, les gars). La vidéo ne légitime toutefois pas un nouvel achat à elle toute seule mais c'est un bonus plus qu'honorable.

Au bilan, mon sentiment est que Foscor est un groupe qui pourrait faire mieux et sortir un bon album s'il propose quelque chose d'homogène à partir de ce qu'il sait le mieux faire. Pour l'instant, j'attends d'écouter leur récente sortie "The Smile of the Sad Ones" en restant sur ma faim. Vraiment dommage...


Rédigé par : Prince de Lu | Réédition/ | Nb de lectures : 10920