« Le mélange de "hardcore et de doom" on appelle ça bien souvent duuuuuuuu sludge » Manumal, le 19/09/2007…
Et qui dit sludge, dit EYEHATEGOD, groupe emblématique, pour ne pas dire fondateur de ce courant musical qui, tel la peste noire, s’est abattu sur l’underground musical métallique.

Si on ne compte plus les groupes qui se réclament du quintet louisianais aujourd’hui (souvenez-vous des t-shirts de Phil « Pantera » Anselmo), on en dénombre pas moins de 34 sur ce tribute. Deux disques, et 35 titres (The Unholy 3, surprenant, en interprétant deux) par des formations plus ou moins reconnues dans des styles finalement relativement variés, mais forcément lourds : sludge donc, mais aussi doom plus traditionnel, stoner-metal, grind, post-hardcore, metal-hardcore, métal tout court, et j’en passe.

Evidemment, 2h30 de sludge, soit la durée cumulée des 2 galettes, ça pèse… mais la relative diversité des interprétations et des sons développés par chacune des formations présentes ici permettent d’éviter la saturation. En effet, si on retrouve un certain nombre de reprises plutôt scolaires et fidèles aux morceaux originaux, ce n’est pas le cas pour tous les titres : Brutal Truth fraîchement reformé truffe « Sister Fucker » de blast-beats grindeux, Alabama Thunderpussy se permet l’ajout de solos de guitare sur « Godsong », Total Fucking Destruction livre une interprétation hystérique de « Kill your boss », Triac ralentit son grind pour « My Name Is God (I Hate You) », Ramesses gutturise « Lack Of Almost Everything », Lair of The Minotaur thrashise « Metamphetamine », Bloody Panda doomise, blackise puis deathise « Anxiety Hangover » (épique !), Left In Ruin harmonicise, mélodise et banjoïse « Southern Discomfort », Ichabod psychédélise le final d’un « Jack Ass In The Will Of God » rappelant Acid Bath à notre bon souvenir… la liste est longue vous l’aurez compris.

L’insert du CD, outre le fait de reprendre le listing pléthorique des groupes et des titres interprétés, précise leur origine géographique, le label qui les héberge et… leur myspace, qui permettra à chacun de se faire une idée sur le son développé en dehors du contexte de la reprise.

De la bien belle ouvrage à l’initiative d’Emetic Records donc, si on fait abstraction de l’artwork pas top pourtant signé Aaron Edge (question de goût), qui propose un tour non exhaustif d’un certain underground métal au sens large du terme, et une séance de rattrapage sur EYEHATEGOD, groupe culte s'il en est.


Rédigé par : NicoSata | 15/20 | Nb de lectures : 11020