Einar Thorberg, dit Eldur, est Islandais d'origine. Si le nom du bonhomme ne vous évoque rien, sachez qu'il est l'âme damnée derrière Curse, Potentiam (RIP) ou Sykdom (soit en quelques lignes, 75% du terreau extrême de l'île aux volcans qui pètent). Hélas, aujourd'hui, je vais vous parler d'un autre de ses projets, Fortid.

Les deux premiers Völuspá, je les connais. Ils sont sagement rangés dans un coin à attendre leur biodégradation naturelle. Pour être certain que l'expérience soit un succès, je les ai rangés sur un radiateur.

Eldur ayant déménagé en Norvège en 2008 et s'étant entouré d'un line-up complet à son projet solo, l'espoir était permis qu'il accouche enfin d'un album un tant soit peu trépidant. Après une intro aussi longue que poético-pouet, Völuspá III dévoile enfin le black/viking tant attendu. Ca joue bien et droit, et les grosses rythmiques s'acoquinent avec des leads en trémolo.

Hélas, aussi énervé soit-il, Fortid s'avère peu exaltant. Riffs aussi répétitifs que peu originaux, nous sommes très loin de la fureur des premiers Enslaved. Quand le groupe s'essaie à un morceau plus épique comme "Equilibrium Reclaimed", on est au niveau de la cheville de Moonsorrow. Après l'interlude chanté "New Dawn", "Heltekinn" ne peut que sonner comme du sous-Windir un peu pataud. Bref, Fortid rame gravement.

La production grésillante m'évoque le Helveteshymner de Blodsrit, ce qui convient plutôt bien au style. Mais pour le reste, cet album est tout plat. De la voix monocorde qui marque bien les temps aux accords tronçonnés sans conviction, aucune couille ne dépasse du slip propre. Rien, pas un poil. Rien de plus ennuyeux qu'un kangourou immaculé. Et dire que Curse dort dans un placard et que Potentiam est pulvérisé, quel gâchis.


Rédigé par : Prince de Lu | 08/20 | Nb de lectures : 12289