Les choses semblent s'être un petit peu emballées pour FORSAKEN depuis sa signature sur le label anglais Golden Lake Productions. Après le MCD "Iconoclast" l'an dernier voici que débarque sur nos platines un album complet. Pas mal pour un groupe qui jusque là n'avait sorti qu'une démo et un album en 13 années d'existence. La persévérance a semble-t-il donc payé pour nos Maltais qui peuvent enfin dispenser leur doom metal aux quatre coins du globe, ce qui n'est pas pour me déplaire. Avec les années, ces gars là sont passés maîtres dans l'art de faire passer des émotions dans leurs hymnes. Ils n'usent pourtant que de peu d'artifices : pas de violon, pas de chant larmoyant, pas de tempos pachydermiques (ils seraient même limite un peu rapides pour du doom), juste une musique pure et sincère. Reprenant les choses là où le MCD "Iconoclast" les avait laissées l'an dernier, "Anima mundi" revient avec 7 titres pour une bonne cinquantaine de minutes, des titres donc assez longs, sept minutes en moyenne, rien que de très normal pour un album de doom. On reprend donc la même formule que pour le MCD, à savoir un doom metal d'obédience classique, moins Sabbathien que "Evermore" le premier album mais encore grandement sous l'influence du Sabb' quand même, mais surtout dans une veine épique à la CANDLEMASS ou SOLITUDE AETERNUS. Chaque titre apporte sa part de grandeur à l'album, d'une façon ou d'une autre. Parfois c'est autour d'un riff de guitare qu'est construit un morceau, Parfois ce sont les synthés qui occupent la place centrale d'un titre. Sur un autre c'est surtout le chant que l'on en retiendra. Le chant justement, que dire du chant de Leo Stivala ? Ce gars n'est sûrement pas le meilleur chanteur de doom actuel, loin de là mais il met une telle énergie et une telle passion dans ses parties que cela compense plus que largement ses petites lacunes techniques. Cette sincérité dans le chant renforce encore plus le coté épique de cet album. Il suffit d'écouter "All is acomplished" qui clôt majestueusement l'album pour s'en persuader. Je ne me suis pas encore lassé de ce "Anima mundi" ne serait-ce qu'une seconde après plus d'un douzaine d'écoutes, voilà un signe qui ne trompe pas. Ne nous reste plus qu'a espérer ne pas devoir attendre huit longues nouvelles années avant le prochain album de ces géniaux insulaires.


Rédigé par : Sheb | 17/20 | Nb de lectures : 8595