Les Maltais de FORSAKEN sont loin d'être des inconnus pour tout amateur de Doom, bien qu'ils ne soient pas très productifs (4 albums en 20 ans d'existence), ils ont su se forger une petite réputation dans l'underground grâce à des albums solides comme l'excellent "Dominaeon" dont Sheb vous avait vanté les mérites, ce qui leur a valu une signature sur le réputé label suédois I Hate.
Malgré les 4ans d'attente pour ce "After The Fall" (sorti en 2009), rien n'a vraiment changé, le groupe nous sert toujours un Epic Doom de première classe inspiré par les anciens que sont CANDLEMASS, SOLITUDE AETURNUS voire WHILE HEAVEN WEPT comme sur le titre d'ouverture ultra massif avec un Leo Stivala très expressif au chant sur le refrain bien épique et un solo qui vous met des frissons. Ca démarre fort, mais le groupe assombrit son propos avec le Sabbathien "Sins Of The Tempter", titre pesant où l'on appréciera les discrètes parties lead du guitariste qui apporte une certain mélancolie et le rampant "Vanguards Of The Void".

A ce moment-là, l'album se coupe en deux pour moi, car si la qualité des premiers morceaux est excellente, le groupe atteint des somments avec les 2 titres suivants. "Armida's Kiss" est complétement jouissif avec son côté Heavy Metal bien appuyé, riff conquérant, harmonie bien trouvée et refrain qui reste dans la tête. 9 minutes de bonheur, avec de la variation pour captiver, conclu par un super solo de Sean Vukovic qui n'est pas s'en rappeler le toucher de John Perez. Vient ensuite "The Sage", qui vous prendra aux tripes avec sa longue intro d'une tristesse magnifique, pour ensuite alterner riffs pachydermiques qui vous enfoncent encore un peu plus et moments lumineux qui ramènent un peu d'espoir. Le groupe joue sur cette dualité et seul les solos viennent casser le rythme pour mon plus grand plaisir tant ils sont bien pensés. Autant dire que cet enchaînement fait très mal et nous montre tout le talent de FORSAKEN avec un sens de la mélodie qui fait son effet.

L'album se termine sur "Dies Irae (Day Of Wrath)" plus catchy dont le solo ultra planant est un délice et "Metatron And The Mibor Mythos" plus rentre-dedans mais toujours aussi épique avec un chanteur inspiré. D'ailleurs Leo Stivala est impérial tout le long des 56 minutes qui composent cet album, son chant est toujours juste, jamais forcé et apporte les émotions qui font la richesse de ce style. L'atout majeur de Forsaken au même titre que leur guitariste qui bénéficie d'un son écrasant. Le seul défaut étant peut-être une certaine redondance dans les riffs parfois un peu trop proches, mais rien de gênant non plus, ainsi que la discrétion de la basse dans le mix.

Au final on se retrouve encore avec un très bon album des Maltais, qui devrait ravir sans problèmes les amateurs de Doom à tendance épique, ne passez pas à côté.


Rédigé par : Arnaud | 16/20 | Nb de lectures : 12345