S’il y a bien un groupe qui possède tous les atouts pour se faire détester des metalheads c’est bien FORGET TO FORGIVE. En plus, d’un nom à la con, le groupe hollandais porte la mèche, tape dans le br00tal deathcore hyper trendy, genre qu’il est de bon ton de descendre dans les soirées de l’ambassadeur, et se permet le luxe d’ajouter quelques influences beatdown, forme la plus élevée de la trisomie musicale selon les experts autoproclamés. Moi-même à la vue de la pochette et du livret je ne donnais pas cher de leur peau. Je m’étirais les doigts et sortais ma panoplie de Gérard Languedepute dans le but de tailler un sacré costard à ces jeunes zazous venus du pays du fromage et de la beuh. Première écoute et la première impression se confirme. « Pffff encore du deathcore trendy et moisi du gland… ». Par conscience professionnelle, je me le refais une seconde fois et là, quelque chose se passe, un petit côté All Shall Perish se dégage et vient me titiller les esgourdes. Puis de façon inexplicable l’envie de me le repasser me reprend… encore et encore… un mystère digne des plus grandes énigmes de l’humanité comme « Pourquoi les filles vont toujours pisser à deux ? » ou « Pourquoi j’achète des tas de DVD que je ne regarde même pas ? » Insondables.

Toujours est-il que la musique des Bataves, sans être hyper originale, parvient à dégager une puissance, un groove et une lourdeur épaisse qui donne envie de se lancer dans un coupé/décalé endiablé. La base est donc deathcore. All Shall Perish pour la rythmique, le jeu et le son de batterie, The Acacia Strain pour les guitares accordées plus bas que terre et les riffs de mammouth pété à la vodka frelatée. D’ailleurs le bouzin s’ouvre sur un riff tout en lenteur typiquement deathcore accompagné d’un growl profond, limite gerboulant. Enchaînement sur une accélération evil et une voix de truie mettant bas. Du deathcore dans toute sa splendeur. Basique, direct et dans ta gueule. Je répète, sur papier y’a vraiment rien de transcendant mais sur galette ça marche parfaitement, du moins sur moi. Les morceaux s’enchaînent sur le même schéma. Alternance de riffs épais, de moshpart de bâtards faites pour décaper les tibias les plus résistants.

Puis au fil de l’album on remarque, en filigrane, cette touche beatdown qui fait "l’originalité" (mattez les gros guillemets) du groupe et ajoute encore un peu plus de brutalité à la bête déjà bien vénère. Puis avec le temps et la multiplication des écoutes, on se rend compte que musicalement c’est pas si faible que ça. Le batteur balance des contretemps enchaînés au blast de rigueur et à certaines parties plus hardcore voire même sludge. Un joli boulot de la part d’un batteur qui joue carré, juste et tient la baraque comme on dit chez moi. Les grattes font dans l’alternance lourdeur et quelques accélérations relatives afin de placer les moshparts venues du beatdown. Sans être transcendant le boulot est efficace et la production est très correcte accentuant encore l’épaisseur des riffs. Mais détail surprenant, notre ami sixcordiste se fend de temps à autres, sur « Fake Mask » notamment, de breaks mélodiques presque screamo. Histoire de ramasser de la pouffes certainement. Le brailleur, malgré sa belle tronche de cake enchaîne growls, gruiks porcins, vocaux de hooligans et même chant clair de temps en temps histoire de ramasser de la pucelle lui aussi.

Ce n’est ni original, ni très finaud, ça reste du deathcore basique avec une touch beatdown mais c’est efficace, direct et bien torché. Voilà, pas grand-chose de plus à dire si ce n’est que je suis moi-même surpris d’aimer ce disque mais c’est comme ça, je vais pas me priver pour me le réécouter direct.


Rédigé par : Seb On Fire | 11/20 | Nb de lectures : 12317