Fidèle, Forest Of Shadows l’est jusqu’au bout à son influence principale, et largement revendiquée, Paradise Lost. Au point de tenter de suivre plus ou moins la même évolution mais hélas pas avec le même résultat… En 2001, le premier EP de ce alors duo ‘Where Dreams Turn To Dust’ revisitait brillamment Katatonia, et donc en filigrane son père spirituel l’album ‘Gothic’ de PL. Trois ans et une démission plus tard, le ‘groupe’ se résumant alors au seul membre, Niclas Frohagen, ‘Departure’ ne réussissait pourtant pas vraiment à transformer l’essai. Aujourd’hui, Frohagen habite toujours à Stockholm, il ne s'est toujours pas fait de nouveaux amis (la solitude, c'est doom) et surtout, il n’a toujours pas décroché de son obsession pour les tristes sires d’Halifax. Hélas, ‘Six Waves Of Woe’ est loin de pouvoir rivaliser avec ‘Draconian Times’…

L’ensemble a beau être légèrement moins épique, même si l’on navigue ici toujours entre six et dix minutes, plus mélodique et plus ‘posé’ que ‘Departure’, on s’emmerde quand même un peu, embarrassé par le côté redondant de certains riffs, le chant clair parfois à côté de la plaque et surtout la production ‘maison’ qui aurait pu avoir son charme si elle n’était pas aussi synthétique et dépourvue de chaleur. Quand Monsieur s’énerve un peu et pousse une gueulante, cela passe mieux. Mais malgré ses tentatives pour insuffler de (très) vagues influences trip-hop, dès qu’il rallume les bougies et plonge son regard de lover dans celui de sa douce pour lui susurrer des mots doux, on retombe dans une platitude digne d’une rediffusion de ‘Derrick’ sur France 2. Plus par nostalgie qu’autre chose, ce titre étant celui qui rappelle le plus l’ivresse désormais bien lointaine de ‘Where Dreams Turn To Dust’, j’accorderai à la limite au titre final « Deprived » un C+. Mais pour le reste, Forest Of Shadows se fait doubler sans problème par Swallow The Sun et s’enfonce ici dans les abîmes d’une banalité dont il a peu de chance de ressortir un jour s’il continue comme ça…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 08/20 | Nb de lectures : 10656