Ah ça ! On ne peut pas dire qu’ils sont particulièrement productifs nos Bataves de FONDLECORPSE. Jugez plutôt, depuis ses fondations voilà maintenant plus d’une dizaine d’années le groupe de Rotterdam n’avait engendré à ce jour qu’un mini split et un EP habillement regroupés en 2005 pour nous donner un premier et unique album « From Beyond The Crypt ». Depuis c’était le silence radio. Razorback records avait annoncé fièrement la signature du trio qui était sur le point de sortir un split album en compagnie de FRIGHTMARE mais c’est finalement sous la forme d’un mini CD cinq titres que le fameux « Couchpotato Assault Unit » (surnom débile que le groupe aime à se donner) nous revient pour quelques nouvelles salves de son death gore hirsute toujours aussi fermement inspiré par ces films horrifiques qui ont fait la joie des teenagers dans les années 80.

Oui, cinq nouveaux morceaux fraîchement débités célébrant la réunion d’un cinéma de série B avec d’un death metal rugueux à souhait. N’allez pas vous tromper, le fond de commerce de FONDLECORPSE ne réside pas dans des blasts véloces ou dans des riffs dépassant le mach 3 puisque chacun des titres s’épanche principalement autour d’une rythmique mid-tempo ballottant des riffs simples mais toujours purulents et occasionnellement bousculée par quelques accélérations ; sorte de soubresauts post-mortem du meilleur effet. Si le death de FONDLECORPSE est principalement influencé par un courant old school qui avait accouché des IMPETIGO, AUTOPSY et autres CARCASS, le groupe dispose néanmoins d’une paire d’atouts non négligeable.
A commencer par des vocaux s’écoulant comme une sorte de magma immonde sans être pour autant pitché (c’est une histoire de couches, Cobra vous expliquera tout ça quand il reviendra de son séminaire de chirurgie pédiatrique « L’anesthésie ? Pourquoi faire ? »). L’autre qualité de FONDLECORPSE réside peut-être dans sa patience (ou sa fainéantise) quand il s’agit de composer. Ainsi, un cinq titres comme « Blood and Popcorn » ne contient que des titres assez réussis et tout particulièrement l’excellent « Halloween, the night he came home » ; ode champêtre dédiée au regretté Donald Pleasence qui incarnait le vilain docteur qui voulait attraper Michael Meyers, doux rêveur incompris mais prompt du hachoir à ses heures, dans un célèbre film de John Carpenter. Dans ce titre tout particulièrement, le groupe a eu la bonne idée de construire son morceau sur le thème de la bande originale. L’association de cette musique composée par Carpenter lui-même et d’un death metal bien gras fonctionne à merveille.

Et puis il y a aussi un second degré appréciable chez FONDLECORPSE qui ne se prend absolument pas au sérieux. Le groupe revendique d’ailleurs jusque dans son livret que le manager du groupe est un Critters affectueusement baptisé Krite (oui, oui les bestioles carnivores venues d’une autre planète par météorite).

Alors on résume : un death crados, quelques bonnes idées et un bon sens de la dérision et voilà « Blood and Popcorn ». Reste plus qu’à espérer que le nouvel album « Creaturegore » sortira avant que je ne prenne ma retraite.


Rédigé par : Tonton | 07/10 | Nb de lectures : 9888