On peut dire que les fans l’auront attendu celui-là… Quinze ans, en effet, se sont passés depuis la dernière livraison studio de FM, "Dead Man’s Shoes", en 1995. "Metropolis", qui marque le retour en grande pompe de ce grand nom du hard FM britannique, fait suite à la réapparition inattendue du groupe sur les planches du Firefest festival en 2007. Si un DVD, "Back In The Saddle", retraçait cette prestation scénique tout à fait convaincante, il n’était pas acquis qu’un nouvel opus voit le jour. D’autant plus que le guitariste, Andy Barnett, avait entre-temps mis les voiles. Mais la bande à Steve Overland a tenu à aller au bout de sa logique de reformation. Ce qui nous donne aujourd’hui ce délicieux album de rock mélodique, que les adeptes du genre pourront acheter les yeux fermés. Pas de tromperie sur la marchandise, FM est dépositaire d’un savoir-faire indiscutable en la matière et il l’a largement mis à profit pour composer ce nouveau disque.

A l’image de son artwork, "Metropolis", affiche pourtant un certain degré de sobriété, qui tranche quelque peu avec l’exubérance des débuts du groupe. Plus mature, davantage rock que hard, et finalement peut-être moins aguicheuse qu’à la grande époque, la musique de FM demeure néanmoins un concentré de mélodies imparables, qui viennent rappeler, si besoin en était, que Steve Overland reste l’un des meilleurs vocalistes du genre. Il brille en effet de mille feux sur le bien-nommé « Bring Back Yesterday ». Pour le reste, on retrouve la fidèle section rythmique composée de Pete Jupp à la batterie et de Merv Goldsworthy à la basse, qui officia dans les années 1980 du côté de SAMSON. Quant à l’absence d’Andy Barnett, on peut dire, malgré tout le respect qu’on lui doit, qu’elle passe quasiment inaperçue tant son remplaçant, Jim Kirkpatrick paraît à l’aise. L’homme est parvenu à apporter un souffle nouveau à la formation, comme le prouvent ses interventions discrètes mais d’une grande finesse (« Metropolis »).

Et si ces retrouvailles commencent de façon mitigée avec un « Wildside » somme toute quelconque, FM se rappelle à notre bon souvenir avec des morceaux comme « Hollow » et « Unbreakable », dont les mélodies sucrées feront fondre les plus sensibles d’entre vous. "Metropolis" est ainsi truffé de titres ultra calibrés, parmi lesquels on retiendra particulièrement « Bring Back Yesterday », « Who’ll Stop The Rain » et « Over You », plus orientés AOR. Clairement, le groupe est aujourd’hui décomplexé, et le milieu des années 1990, qui l’avait condamné à cesser ses activités, paraît n’être plus qu’un mauvais souvenir. En témoigne ce « I Ain’t The One » qui déborde d’énergie positive et qui tend à rapprocher FM des sorties les plus récentes de BON JOVI et de DEF LEPPARD. Plus prévisible, « I Don’t Need Nothing » donne quant à lui dans le big rock US à tendance blues. L’album se termine de la plus belle des manières avec « Still The Fight Goes On », qui, durant plus de sept minutes, confirme que FM n’est pas revenu pour faire de la figuration.

Alors, s’agit-il d’une reformation gagnante ? Oui, définitivement. Et même s’il faut bien admettre que l’on n’attendait plus grand-chose de FM, Steve Overland et les siens méritent toujours une attention particulière, au regard de leur carrière. Si les fans célébreront comme il se doit ce retour convaincant, gageons que les amateurs de rock mélodique ne passeront pas non plus à côté de cet album. Assurément l’un des meilleurs du groupe.


Rédigé par : up the irons | 15/20 | Nb de lectures : 13926