Derrière ce nom décadent, suggérant des prédispositions orgiaques, se dissimule un vieux projet avorté de l’ami Jeff alias Brother Justice alias M50 (Gurkkhas). Avant que GURKKHAS ne renaisse récemment de ses cendres, le père Jeff a décidé de nous exhumer FLESH DIVINE pour enregistrer un album avec un trio de joyeux drilles aux pseudos plus stéréotypés les uns que les autres.
Les premières écoutes s’avèrent plutôt déconcertantes. « Necropolis » regorge de multiples tendances du métal : du death, du thrash, des passages atmosphériques voire progressifs pour un album qui se veut globalement très dark métal. Certains titres très réussis se détachent de ce premier album : « My story » avec son délicieux chant féminin posé délicatement sur les volutes d’une musique planante et intimiste, la reprise de l’hymne écossais (« Scotland the brave ») sur « Procession », le bel épilogue instrumental progressif « End of time » ou encore « Dreamland » extrait de leur première démo qui revisite brièvement « O fortuna » (Carmina Burana de Carl Orff).
Hélas, une étude prolongée de « Necropolis » met également en évidence de grosses faiblesses : les bidouillages sur certaines parties vocales (« Enitak ») qui réussiraient à donner à ma fille de quatre ans la même voix que Dave Rotten, certains « passages à vide » bourrés de riffs aussi répétitifs que creux (« sun », « Cold »), une batterie qui évoque plus une banale boîte à rythme qu’un véritable musicien et une production qui manque cruellement de puissance et de régularité. Même si « Necropolis » s’écoute d’une traite, sans déplaisir, les excellentes idées qu’il contient ne suffisent pas pour gommer la vague impression d’un album qui ratisse large. « Necropolis » sonne d’avantage comme une démo pleine de compromis et pas d’expérimentations musicales.
Mes propos pourront sembler particulièrement durs pour ce disque qui est loin d’être mauvais, mais j’avoue être un peu déçu par le cheminement que prend cet enregistrement au fil des écoutes. Il est frustrant d’entendre un disque où le meilleur côtoie le dispensable. Peut-être que le groupe n’était pas encore prêt à franchir le pas de l’album et qu’un peu plus de temps aurait permis la réalisation d’une oeuvre de grande envergure. « Necropolis » arrivera sans doute à séduire des fans de dark métal mais pour ma part, je reste à la fois déconfit et sceptique.
http://fleshdivine.site.voila.fr/


Rédigé par : Tonton | 11/20 | Nb de lectures : 7493