Allemands de naissance mais définitivement Suédois jusqu’au bout du moindre riff, voilà maintenant près d’une vingtaine d’années que FLESHCRAWL traîne ses accords dans l’underground death metal dans l’éternelle attente d’une reconnaissance, d’un véritable succès qui ne soit pas seulement d’estime.
Dans un premier temps nommé MORGOTH puis SUFFOCATION avant de finalement devenir FLESHCRAWL en 1991 pour les raisons que vous imaginez sans problème, il ne reste désormais qu’un duo d’irréductibles rescapés, Bastian Herzog et Mike Hanus (n’y pensez même pas) continuent, comme vents et marées de porter la divine parole du death suédois des temps anciens avec une même qualité régulière à faire pâlir de jalousie DISMEMBER.

Il faut bien dire que, si les mots « death », « old school » et « suédois » reviennent invariablement dans chaque article que vous pourrez trouver au sujet de FLESHCRAWL, c’est tout simplement parce que ses instigateurs sont tombés dans la marmite « sunlight studio » lorsqu’ils étaient petits et que la découverte des NIHILIST/ENTOMBED et consort a bouleversé, a imprégné, à jamais leur idée de la musique.

Fidèle à cette ligne de conduite depuis une vingtaine d’années que d’autres qualifieraient plus facilement de « manque de personnalité », FLESHCRAWL marque avec « Structures of Death » le huitième épisode d’une carrière exemplaire et leur grand retour près de 3 ans après « Made of Flesh ».

Le death metal suédois made in Stockholm ? FLESHCRAWL connaît et domine le sujet sur le bout des accords. Ressassant inlassablement les caractéristiques du genre dans chacun de ses albums avec la même réussite, la même efficacité, le même savoir-faire qui font toute la différence avec les groupes lambda. Six cordes accordées dans les talons et rugissant ce son gras si familier, changement de tempos répétés, vocaux gutturaux à souhait, musique aux accents accrocheurs et parfois épiques, FLESHCRAWL peut s’enorgueillir d’avoir du métier en la matière au point de tutoyer et voir même supplanter les ténors suédois dont la réussite des albums est, hélas, parfois variable. Ici et comme toujours, les mélodies se disputent la vedette avec des passages nettement plus barbares. Bastian Herzog fournit, comme à son habitude une maîtrise parfaite de sa double pédale dans chaque variation rythmique. Les riffs sont plus aiguisés que jamais et Sven Gross pèse de tout son organe (vocal) sur chacune des compos immanquablement bien ficelée.

Alors, effectivement, on pourrait mettre FLESHCRAWL au pilori, on pourrait les écarteler en place publique pour avoir l’audace de marcher sur les plates-bandes suédoises depuis toutes ces années. On sera également d’accord pour avouer le manque d’imagination et d’originalité des propos développés dans chacun de leurs albums. Pourtant, est-il concevable de pénaliser un groupe qui continue de faire d’excellents albums avec une fraîcheur et une efficacité à toute épreuve. Toujours est-il que le public continue de bouder injustement le groupe teuton pourtant méritant et toujours motivé.

Mais comme le disait mon vénérable et rustique grand-père « …faut pas tortiller du cul pour chier droit ». Donc, si vous êtes client des « Left Hand Path » et autre « Like an ever flowing stream of evil », FLESHCRAWL est taillé pour vous. Pour les autres, lassés ou imperméables au genre, laissez-nous, s’il vous plaît, nous tripoter tranquille sur « Structures of Death » et passez à l’article suivant sans broncher. D’avance, merci.


Rédigé par : Tonton | 16/20 | Nb de lectures : 11418