Les allemands de Fleshcrawl bourlinguent depuis presque 15 ans sur la scène européenne et ils n'ont jamais vraiment connu un succès phénoménal. A qui la faute ? D'après eux (cf interview), c'est leur label précédent qui n'a pas assuré son travail promotionnel. Pour moi, le problème est un peu différent. Je ne serais pas objectif car je trouve que Fleshcrawl est un groupe génial et ce depuis leurs débuts. Pourtant, car il y a toujours un pourtant, il est vrai qu'ils piochent allègrement dans le répertoire de tous les groupes scandinaves des années 90 (Entombed, Dismember, Grave, etc...) en adoptant en particulier leur son de gratte caverneux si caractéristique. Ils ont également été pas mal inspirés par l'école anglaise (Bolt Thrower, Benediction) surtout pour ce qui est du traitement vocal. Certains crieront à l'infamie mais moi j'adore ça. Le death de cet époque reste à mon avis inégalé et tout groupe qui me le fait rappeler mérite d'être porté aux nues. Surtout quand le résultat est à la hauteur de ce "Made of flesh". Autant le génial prédécesseur "Soulskinner" était une grosse déflagration de brutalité dès le premier morceau, autant ce nouveau disque est un peu plus mesuré. Attention, j'ai pas dit "soft", il commence tout simplement par un morceau mid-tempo assez inhabituel, un peu comme God Dethroned l'a fait avec son "Into the lungs of hell". Mais dès le 2° morceau, ça dépote grave et j'en ai eu une érection à la première écoute tellement c'est bon. On pense inévitablement au Dismember le plus brutal (pas celui de "Massive killing capacity" donc...) et une tripotée d'excellents morceaux forment ce nouvel album. Les riffs sont coulants, ronflants, fidèles au style initié par Entombed sur son premier album et les refrains sont d'une simplicité déconcertante ("Into the depths of no return", "Scourge of the bleeding haunted"). Les rythmiques sont vraiment variées et les morceaux ultra-brutaux en blasts ("Made of flesh", "Damned in fire") cotoient de façon cohérente les titres plus thrash ("Flesh bloody flesh", "Demons of the dead") et d'autres encore plus rampants ("Beneath a dying sun", "Into the depths of no return"). La production est proprement ENORME et chaque écoute de cet album (surtout dans ma voiture en fait) est une nouvelle occasion de m'enthousiasmer et de repenser à toutes mes belles années de lycée sonorisées par du "Left hand path", du "Hating life" ou du "Like an ever flowing stream". Quand on atteint un tel niveau de plaisir d'écoute, je me contrefout royalement de l'originalité (les paroles et la pochette en disent long...) et je ne peux que m'incliner devant la diabolique efficacité de ce 7° album. Dépassé ? Non, bandant ! http://www.fleshcrawl.de


Rédigé par : Loufi | 16,5/20 | Nb de lectures : 8311