"Ça fait plaisir !"
Tels sont les mots justes qui me semblent convenir à cet album de pur Rock n'roll aux forts relents de hard bien tassé. En effet, quoi de mieux que de s'envoyer parfois une bonne rasade de mousseuse binaire quand celle ci est fraîche, savoureuse et subtilement maltée ? A l'instar d'une délicieuse boisson servie sur un plateau d'argent, tout le monde sait que la nouveauté n'est pas toujours l'élément le plus indispensable pour passer un bon moment : Rien ne vaut le coup de main et le savoir faire. Alors comme quand FLAYED tu as le rock dans le sang, forcément, cela donne une cuvée de très bonne qualité à déguster bien sur, sans aucune modération.

Fort d'une maîtrise musicale aiguisée, d'un sens du groove hérité des saints patrons et d'une voix puissante au grain viril (mais correct), FLAYED cisaille et grave sur dix titres les oripeaux d'un rock n'roll racé qui retrouve de belles couleurs à son contact. Composé de six membres (dont plusieurs d'entre eux sont des ex White zombie truck), FLAYED est un groupe originaire de l’Isère qui nous propose ici son premier album. Composé de musiciens expérimentés et passionnés, FLAYED a pour lui la fraîcheur de son approche et l'efficacité de ses chansons.
Les aficionados des rockeurs constaterons d'emblée une "petite" nouveauté par rapport à l'ancien combo, les vieux briscards peuvent en effet compter désormais sur l'apport très appréciable d'un orgue/clavier qui donne de magnifiques colorations "pourpres" aux riffs entraînants des deux six cordistes. On pense donc évidement à DEEP PURPLE, à AC/DC (l'influence la plus "criante" à mon gout), mais aussi AEROSMITH et quelques autres apports un peu plus inattendus comme BLACK SABBATH (le final inquiétant de "Free mind") ou le riff principal de "Old manners" qui ressemble pas mal au "So what" d'ANTI NOWHERE LEAGUE.
Immédiat et impeccablement interprété, ce "Symphony for the flayed" ravit grâce au pur miel qu'il envoie dans les oreilles de ceux qui l'écoutent. Le son est en effet puissant sans être trop agressif (le joli travail de production doit d'ailleurs être souligné de plusieurs traits) et chacune des chansons propose sa personnalité tout en sachant proposer de petites touches de fraîcheur très appréciables. Les amateurs de guitares se régaleront donc des solos de Julien Gadiolet ("Don't cross my propriety" est bien balancé !) qui passe sans difficulté des plans rock classique à des déflagrations techniques largement plus typées Shred. Ne manquant d'ailleurs pas d'humour et de fun, il n'hésite pas à reprendre le thème de Super Mario Bros sur le très "Slashien" "Son of Sickness" (j'y retrouve de fortes vibes de "Monkey chow" de Snakepit).

Du Rock n'roll au hard, et du Heavy au blues, FLAYED reste dans une bonne cohérence stylistique, le chant marqué de Renato (qui à clairement un timbre qui fait penser à Anselmo) aidant à cimenter le bouzin d'une manière solide. Que le garçon ait le même timbre que le célèbre Américain, il n'y peut pas grand chose, d'autant qu'il propose des interprétations essayant de s'éloigner du légendaire phrasé "Anselmesque". Et puis point de bon album de rock n'roll sans un bon gros hit imparable hein ? Il est ici personnifié par l'imparable "Machine Gun" qui rentre hyper vite dans la tête et n'en ressort plus qu'une fois endormi. Méfiez vous, le titre est vicieux et ô joie, il est visible ci dessous !
Frais, puissant et chiadé, ce premier album de FLAYED tient donc toute ses promesses et devrait vous faire passer de sacrés bons moments au bon vieux son de ces experts du binaire.




Rédigé par : Pamalach | 14,5/20 | Nb de lectures : 11121