Derrière ce nom pouvant faire référence au président américain actuel ou à l’intimité rafraîchie de la gente féminine, se dissimule en fait un groupe d’origine définitivement exotique puisque c’est la première fois qu’il m’est donné d’entendre un groupe américano-philippin. Plus vraisemblablement, les membres de FLATTBUSH ont choisi ce nom car c’était, paraît-il celui d’un légendaire groupe rock protestataire philippin des années 60, particulièrement engagé contre le président dictateur Marcos (hé oui, on peut lire des chroniques et se cultiver en même temps sur VS).
Emigrés de leur pays natal vers une terre d’accueil californienne dès leur plus tendre enfance, les frères Maniago n’en ont pas moins oublié la vie qui était la leur aux Philippines et en ont développé une verve contestataire. Il suffisait, une décennie plus tard, de deux musicos locaux pour former le quatuor de FLATTBUSH qui nous arrive avec son premier album.
Difficile d’entrer dans le vif du sujet pour vous parler de ce disque tant il est riche d’influences et profond de revendications. Disons que le groupe joue une musique incluant pêle-mêle des ingrédients HxC, d’autres plus punk (évoquant les vieux DEAD KENNEDY’S), des passages plus métalliques un peu à la FAITH NO MORE (« Question authority », « Expose and oppose » et des embardées grind. Il en ressort une musique très énergique, déterminée et incisive, hantée par une rébellion omniprésente. Les titres, malgré leur brièveté, sont chargés de spontanéité et de structures relativement complexes, empruntant tour à tour des riffs, des tempos, des breaks aux genres précédemment cités.
Les textes, chantés en anglais et en Tagalog (dialecte Philippin) sont particulièrement engagés et parlent de leur pays d’origine mais aussi de leur vie d’immigrant aux Etats Unis. Si l’ombre d’un bolchevisme plane sur les propos de FLATTBUSH, on ne peut pas rester indifférent aux injustices que le groupe n’hésite pas à dénoncer. Derrière les mannettes de la production on retrouve Bill Gould (ex-bassiste des FAITH NO MORE) ce qui explique sans doute ce pur son de basse et ces passages influencés jusqu’au chant par le célèbre groupe ricain. Le son est excellent et la clarté dont « Smash the octopus » dispose, contrebalance parfaitement avec la fougue, limite chaotique, de certains titres. Qu’on adhère ou pas aux idées de FLATTBUSH, on ne peut rester insensible à la goulée d’air frais qui se dégage de ce disque. Moi qui, avant d’entendre ce disque, n’y voyais qu’une promesse de dépaysement exotique, je suis tout simplement bluffé par l’efficacité et l’impact de ce jeune groupe. Un seul reproche pourtant : 27 minutes, ça passe trop vite !!!
http://www.flattbush.com/
Rédigé par : Tonton | 16/20 | Nb de lectures : 7174
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Emigrés de leur pays natal vers une terre d’accueil californienne dès leur plus tendre enfance, les frères Maniago n’en ont pas moins oublié la vie qui était la leur aux Philippines et en ont développé une verve contestataire. Il suffisait, une décennie plus tard, de deux musicos locaux pour former le quatuor de FLATTBUSH qui nous arrive avec son premier album.
Difficile d’entrer dans le vif du sujet pour vous parler de ce disque tant il est riche d’influences et profond de revendications. Disons que le groupe joue une musique incluant pêle-mêle des ingrédients HxC, d’autres plus punk (évoquant les vieux DEAD KENNEDY’S), des passages plus métalliques un peu à la FAITH NO MORE (« Question authority », « Expose and oppose » et des embardées grind. Il en ressort une musique très énergique, déterminée et incisive, hantée par une rébellion omniprésente. Les titres, malgré leur brièveté, sont chargés de spontanéité et de structures relativement complexes, empruntant tour à tour des riffs, des tempos, des breaks aux genres précédemment cités.
Les textes, chantés en anglais et en Tagalog (dialecte Philippin) sont particulièrement engagés et parlent de leur pays d’origine mais aussi de leur vie d’immigrant aux Etats Unis. Si l’ombre d’un bolchevisme plane sur les propos de FLATTBUSH, on ne peut pas rester indifférent aux injustices que le groupe n’hésite pas à dénoncer. Derrière les mannettes de la production on retrouve Bill Gould (ex-bassiste des FAITH NO MORE) ce qui explique sans doute ce pur son de basse et ces passages influencés jusqu’au chant par le célèbre groupe ricain. Le son est excellent et la clarté dont « Smash the octopus » dispose, contrebalance parfaitement avec la fougue, limite chaotique, de certains titres. Qu’on adhère ou pas aux idées de FLATTBUSH, on ne peut rester insensible à la goulée d’air frais qui se dégage de ce disque. Moi qui, avant d’entendre ce disque, n’y voyais qu’une promesse de dépaysement exotique, je suis tout simplement bluffé par l’efficacité et l’impact de ce jeune groupe. Un seul reproche pourtant : 27 minutes, ça passe trop vite !!!
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