Après un deuxième opus qui fut décevant pour bon nombre d’amateurs qui avaient fondé pas mal d’espoirs à la suite de leur premier album, Fjoergyn arrive avec leur troisième bébé intitulé "Jahreszeiten". J’en vois déjà croiser les doigts espérant que les Allemands abandonnent leur orientation sympho-théâtralico-Queenesque. Ce n’est pas que je n’aime pas faire durer le suspens mais la réponse est NEIN !
En préambule, avant que mon bras vengeur ne s’abatte sur ces 53 minutes de mauvais goût teuton, je tiens tout de même à mentionner que ces gars ont du talent à revendre et même une véritable vision artistique. Il suffit d’examiner la pochette et le livret à la fois originaux, atypiques pour du metal et complètement cohérents.

D’ailleurs c’est bien simple, la musique proposée est le parfait négatif de la sobriété déployée par l’artwork. Car malgré une intro au piano pleine de finesses, ce qui suit ne sera qu’emphase dont la surcharge pondérale va emplir de gras vos pauvres esgourdes. Si parfois, nous flinguons des skeuds pour leur manque de diversité, ce ne sera pas avec celui-là que cela risque d’arriver car il y vraiment trop de tout !

Pêle-mêle, on trouve du symphonique avec de bons grands coups d’orchestre pour bien nous faire comprendre que le morceau s’achève, des vocaux extrêmes, du chant clair, de la cavalcade power, de l’acoustique et puis tout de même du trémolo sur fond de blasts.
Le problème est que tous ces éléments s’enchaînent tout le long du disque sans que ces différentes parties aient le temps de prendre véritablement leur envol. C’est au bout d’une bonne vingtaine de minutes que soudain une pensée nous assaille. Euh… c’est toujours le même morceau ou bien…

C’est une bonne chose aussi de varier les vocaux, de les faire se succéder voire de les combiner. Mais à l’instar de la musique, ces derniers se suivent à grande vitesse. Hop un growl, hop une voix black, hop une voix criarde qui rappelle au loin Absurd, hop une voix claire… Ah ! La voix claire… Ce n’est pas tant le fait qu’elle soit fausse ou mauvaise, non bien au contraire ! Mais ce satané chant m’a bien tapé sur le système. Lorsque ce dernier partouze allègrement avec toutes ces « merveilleuses » cavalcades épiques de power metal (à deux balles !), je n’ai pu m’empêcher d’avoir l’étrange sentiment d’écouter un long générique d’un animé japonais en version original.
Je peux aussi évoquer les instants acoustiques où une voix douce vient nous susurrer des mots doux en allemand. Quelle finesse ! Tout est l’avenant, ça dégouline de partout ! Ils osent de surcroît nous asséner quelques moments mignons tout plein !

Au-delà de cette grosse forêt noire trop sucrée, nous pouvons déceler par instant de fort bons passages. Lorsque les Germains se décident à envoyer du blast et des trémolos épiques ou mélancoliques, la sauce se montre véritablement prenante. Mais que ces instants de grâce sont fugaces. Nous n’avons même pas le temps d’y prendre goût puisqu’il faut vite passer à autre chose de plus… de plus… nase !

On va encore dire que je généralise en disant encore une fois que décidément nos voisins ont le don de s’aventurer au-delà des frontières du goût et du ridicule. Mais quand déboule en plein milieu d’un titre une basse slappée bien funky, je me dis qu’on touche le grand n’importe quoi. Le pire est que j’adore ce type de basse mais dans le contexte présent… beurk ! Maintenant, il est possible que cette galette mette en joie les fans de power heavy sympho qui ne sont pas effrayés par quelques passages extrêmes, peut-être que celui qui a apprécié le dernier Equilibrium soit indulgent. En même temps, j’avais apprécié ce dernier malgré la prod en polymère et là franchement c’est trop kitch, trop mièvre, trop dégoulinant, trop lourd, trop…
Et dire que ce combo a ouvert pour Dornenreich ! Les pauvres spectateurs…


Rédigé par : Dark Rabbit | 07/20 | Nb de lectures : 11648