J'avais pas capté au départ que la pochette de ce "There is a name for everything" représentait un schmit qui se collait un flingue sur la tempe. Au vu de l'uniforme, je me suis alors dit que le groupe devait être américain mais en fait non, ils sont de Caen. Depuis leur débuts en 2008, les Five ((o)) ont déjà sorti deux E.P autoproduits et affronté le verdict du public avec notamment une première partie des « très propres sur eux » NASHVILLE PUSSY.

Les 11 titres qui courent tout au long de cet album nous proposent un rock légèrement métallisé qui emprunte quelques oripeaux des années 70 tout en Grungifiant des influences Stoner plus modernes. C'est en distinguant des effluves des FOO FIGHTERS qu'on discerne aussi une certaine volonté de ne pas tout le temps appuyer sur l'overdrive en proposant des moments plus posés voire atmosphériques. Ce choix, si il n'apparaît pas au départ d'une franche originalité, met en valeur pas mal de compositions du combo (parce que sinon le gros côté SOUNDGARDEN présent dans les riffs risquerait de prendre vraiment trop place).
Manquant un peu de pêche dans le son de guitare, l'énergie peine un peu à se faire ressentir même lorsque le chanteur crie et que la batteur martèle ces cymbales (le petit côté Black Sab se laisse donc dominer par une lumière trop forte). La production très claire de ce « There is a name for Everything » aiguille le combo vers des sonorités plus douces que les influences plus dures qu'on devine pourtant à plusieurs moments. Je suis sûr qu'en live, FIVE ((0)) doit prendre une envergure supplémentaire et que les ritournelles doivent être largement plus puissantes. Le plaisir d'écouter des chansons comme «  A moment in time » ou « Capricorn » reste quand même agréable et on apprécie chez le groupe sa capacité à pouvoir relancer la machine en alternant le calme et la nervosité de certains passages.

Le groupe joue de façon subtile et propose quelques passages musicaux assez savoureux comme sur le joli « A split second ». Lorsque le groupe envoie un groove basse/batterie et que se pose sur le beat de petits arpèges mélancoliques on se dit que le groupe a quand même quelque chose dans le gilet. La voix du chanteur est solide et agréable et finalement je regrette que le groupe n'ait pas plus musclé ses attaques car le final en aurait été du coup plus savoureux. FIVE ((0)) propose donc un premier album réussi et on espère qu'ils se distanceront encore plus de leurs influences sur le prochain album que l'on espère aussi plus rêche au niveau de la prod'. Bon, allez, un petit "In Tuition" pour la route quand même...


Rédigé par : Pamalach | 12/20 | Nb de lectures : 12124