Amis de la poésie bonjour !

FISTULE, subst. fém. Lat. « fistula »
Canal étroit d'origine congénitale ou accidentelle (traumatique, pathologique ou chirurgicale) donnant passage de façon continue à un produit physiologique (urine, matière fécale, bile, etc.) ou purulent qui s'écoule à la surface du corps (fistule externe) ou dans une cavité interne (fistule interne). Fistule anale, dentaire; fistule complexe; débridement d'une fistule.

Voilà pour la présentation du patronyme de cette formation originaire de l’Ohio. Une bonne chose de faite.
Pour ce qui est de la musique et du groupe en lui-même, FISTULA est un groupe underground très actif dans la scène Sludge depuis 2000 et possède une discographie assez impressionnante de sorties diverses et variées. Cinq albums (celui-ci compris) et une foultitude de E.P. et de splits (partagés avec, pour les plus connus, Sloth, Dot(.), Burmese…), pas moins de 14 sorties, tout confondu, depuis 2000 et rien que 3 albums, un EP et un Split juste sur l’année 2008 !! Des acharnés, on vous dit !!

Musicalement ce « Burdenend By Your Existence » est un pavé impure, disgracieux et lourdingue. Le chanteur nous vomit ses textes, le son des guitares est massif et dégouline de partout, la basse est un vrombissement et le batteur possède une frappe de mammouth. Rien de bien nouveau dans le petit monde du sludge en définitive. Eyehategod, Bongzilla, Sourvein, Buzzo-ven sont autant de noms qui nous viennent en tête lors de l’écoute de cet album. Du bon, donc. D’autant lorsque l’on connaît le pedigree des membres (Rue, King Travolta ou encore 16). De tels musiciens ne peuvent QUE nous impressionner ! Et c’est le cas si vous êtes, à l’origine, fan de ce type de musique. Car FISTULA est un groupe de sludge fait pour les fans de sludge. Aucun canon du genre ne nous sera épargné.
« Burn the ladder » nous met en bouche, tout ce qu’on aime dans le sludge est là, le son, la rage, une qualité de composition. N’attendez pas de mélodies, de soli de guitare ou de voix claires, vous n’en trouverez pas ici. Le novice en la matière se fera vite chier avec l’impression d’écouter le même morceau encore et encore. Le fan, lui, trouvera tout ce qu’il aime dans le style avec même quelques (toutes proportions gardées, bien évidemment !) tubes avec un titre comme « Destroying the masters house (with the masters tools) » dont le côté groovy imparable et le rythme se retiennent dans la minute.
« Vomit Black » et « Sweet Revenge » sont deux brûlots sludge-doom ultra carrés et super convaincants (les samples de fin sur le second ne seront pas sans rappeler Buzzo-ven). « Isolation Reward » reste du même tonneau et lorgne vers ce type de groupes, lenteur, chanteur qui nous dégueule ses tripes, larsens qui traînent leur misère, frappe d’ours apoplectique et vrombissements bassesques (heu… ça se dit ça ?). Tout ça s’écoute avec un plaisir certain d’autant que le propos s’accélère un peu (pas trop non plus) et que les guitares nous offrent quelques plans un peu plus mélodiques que ce à quoi elles nous avaient habitué depuis le début. Vous avez compris le propos, je ne vous fais pas le descriptif jusqu'à la fin, le reste est du même acabit.
Un disque de fans pour les fans, excellent pour les uns, ultra casse-couille pour les autres.

Une galette à conseiller aux fans hardcore du style pour qui le petit déj’ se prend avec Eyehategod, le déjeuner avec Buzzo-ven et le souper avec Sourvein (j’omets volontairement tous les autres moments de la journée, vous remplirez les vides de par vous-même !). Pour ceux-là, et ceux-là uniquement, un disque à écouter (très fort !) le soir pour se détendre et avant d’aller se coucher, les oreilles repues d’un tel festin sonore et encore bourdonnantes des basses sismiques de FISTULA.


Rédigé par : Dixie Whiskey | 14/20 | Nb de lectures : 10772