Six ans après son dernier disque, Filter revient à la vie avec "Anthems for the Damned". Pas de révolution musicale en vue, mais un disque qui renoue avec la qualité de "Title of Record" (1999 déjà…), sans en atteindre les sommets, soyons clair là-dessus. En 2002, "The Amalgamut" avait divisé les fans et n’avait pas rencontré le succès escompté, d’où la période de sommeil qui a suivi, permettant néanmoins à Richard Patrick de redécouvrir ce qu’est la sobriété. Ce dernier en avait alors profité pour former le groupe Army of Anyone avec les frères De Leo, de Stone Temple Pilots, mais une fois encore ce projet a rencontré peu d’échos.
Alors ce disque me direz-vous ? Et bien on y retrouve tout ce qui a fait les grandes heures de Filter : alternances de passages indus et de moments plus calmes, refrains imparables, grosses guitares, production impeccable… Les trois premiers titres sont excellents, dans la plus pure tradition du groupe, et le premier single « Soldiers of Misfortune », à la thématique anti-guerre, est un hit potentiel. Mais avec « Cold (anthem for the damned) », puis les trois chansons suivantes, le groupe privilégie les passages acoustiques et les refrains pop. On aime ou pas, mais il est difficile de critiquer le talent de compositeur de Richard Patrick, qui parvient toujours à ficeler des mélodies incroyables. On repart sur une bonne rythmique thrash/indus avec « The Take », pour une fin d’album plutôt énorme (« In Dreams » et son refrain aérien notamment). La dernière plage, complètement ambiante, met fin à ce nouveau voyage musical proposé par les Américains.
Il est évident que le groupe ne se réinvente pas le moins du monde avec ce nouveau disque, mais, qu’il est rassurant de pouvoir écouter un si bon album de rock en 2008 ! Cela fait réellement plaisir de voir revenir le groupe en grande forme. En clair, si vous avez aimé les précédents albums, foncez, ce disque sera votre came !
En espérant que le groupe renoue avec le succès commercial qui fut le sien à l’époque de "Title of Record" (succès dont Patrick se vantait d’ailleurs à longueur d’interviews), pour éviter de revivre le même fiasco qu’en 2002. A défaut de cela, Filter aura retrouvé la réussite artistique, et c’est déjà beaucoup. Un retour inespéré.


Rédigé par : up the irons | 16/20 | Nb de lectures : 11958