Le nom de FEVERISH vous dit peut être quelque chose… Et pour cause, depuis dix ans, le groupe ne cesse de monter petit à petit au sein de la scène rock/metal française à grand renfort de concerts en compagnie de groupes comme MASS HYSTERIA, LOFOFORA, SILMARIL, ENHANCER ou encore WATCHA. Et oui, à la vue du nom de certains de ces groupes, il n'est pas trop dur de conclure que FEVERISH fait partie de cette scène française tant décriée mais qui malgré tout avance tranquillement et a réussi à s'imposer. Mais ne restez pas à cette première impression, car FEVERISH est plus que ça…

Avec ce deuxième album, FEVERISH pose définitivement les bases d'un style original qui à la première écoute dérange et déstabilise. En effet, disons-le d'entrée de jeu, la voix de Laurent est assez spéciale. Entre feulement vindicatif, cri de rage ou partie plus chantée, son timbre sonne parfois comme le fer de lance d'une rébellion adolescente. Mais le dossier "voix" mis de côté pour le moment, musicalement, ça beugne bien sympathiquement! "La mort du cygne" regorge d'idées brillantes mêlées les unes aux autres avec brio et qui couvrent le panel des styles musicaux où l'émotion se fait la part du lion: post-rock, post-hardcore, screamo, émocore, rock mélodique… FEVERISH est un peu de tout ça et pond des titres de grande qualité comme "Post-Exil", "Stockholm", "(Instrumentale)", "Code Rebecca", "La Mort du Cygne", "Aphrodite", aux univers respectifs bien distincts mais pourtant si unis au final. FEVERISH, comme je l'ai dit auparavant, déstabilise et finit même par être difficile à cerner si bien que donner un rendu par écrit de "La Mort du Cygne" s'avère une tâche foutrement ardue. Les guitares appuyées d'une basse ronflante vous touchent au travers d'envolées mélodiques qui vous collent des frissons, la section rythmique est ultra sobre mais ô combien efficace… Mais pinaise, le chant…

A la fois la faiblesse et la force du groupe, Laurent possède une voix que je rapprocherais de celle de Dennis des mythiques REFUSED… à la différence que ce dernier m'a toujours convaincu alors que le chanteur de FEVERISH me laisse un peu dubitatif. Gimmicks prétentieux à la limite du ridicule et du risible, textes en français qui collent parfois difficilement aux ambiances posées, on finit pourtant par être totalement hypnotisé et à accepter cette différence volontaire. Je ne sais donc sur quel pied dansé à l'écoute de "La Mort du Cygne". Répulsion et attraction se mêlent dans un comportement de sado-masochisme auditif. Car malgré tout, que serait FEVERISH sans cet élément irritant si particulier qui à lui-seul donne une identité reconnaissable entre mille? Un groupe d'émo comme un autre alors que là…

Etonnant, séduisant, FEVERISH signe avec "La Mort du Cygne" un album au style singulier qui ne laisse pas de marbre. J'avoue avoir eu dû mal à rappuyer sur la touche play de mon lecteur CD après la première écoute et pourtant, après avoir fait le forcing, l'album tourne maintenant chez moi régulièrement! Cherchez pas à comprendre, moi même je n'arrive pas à cerner ce qui s'est passé… A croire que FEVERISH a la faculté de retourner le cerveau! A tester mais je vous aurai prévenu: "La Mort du Cygne" nuit gravement à la santé que l'on accroche ou pas.


Rédigé par : Foofur | 14/20 | Nb de lectures : 12527