Il y a des matins où tout va bien. Les oiseaux chantent, voletant dans les balconnières. Le soleil inonde de lumière les pièces, filtré par les volets à demi clos. Une déesse nue s'étire lascivement dans les draps froissés. Il y a des matins où tout va bien. Et puis, on met le CD de FELDGRAU. Et là, c'est la déprime. Monde de merde... Alors qu'à travers la planète, de jeunes musiciens talentueux exercent leur art au fin fond de leur chambre, ignorés de tous, ce sont leurs voisins qui ont été signés par un label et qui ont sorti un album (terme ici employé au sens générique, vue la qualité du bidule). J'aurai dû me méfier quand j'ai vu que le leader du projet n'était autre que le bassiste de REVENGE, un de mes groupes préférés. C'est très différent de REVENGE mais en pire...

Tout d'abord, FELDGRAU emploie des samples et une imagerie Kruppo-germaniques. Depuis pas mal de temps, il est très "in" de jouer avec les nazis, côté obscur de l'être humain. Si tout cela est douteux, ce n'est rien comparer à la qualité des compositions du groupe. En dehors des samples, c'est le néant. Les guitares grésillent, la basse gargouille (littéralement, je vous jure), la voix hurle planquée loin sous les effets. Les percussions sont de temps en temps représentées par un boum boum minimaliste de boîte à rythmes (à moins que ce ne soit le talentueux voisin qui tape au mur pendant l'enregistrement). En tout cas, Seule une grosse caisse a été programmée. Une fois franchi dans la douleur le mur sonore, les compos s'avèrent vides d'intérêt. Sans grande surprise, le groupe enchaîne des riffs à deux balles, bien planqué derrière une étiquette "raw black" qu'il ne légitime pas. Pour ma part, je ne vois pas pourquoi je légitimerais plus avant ma note.

C'est de la merde en barre.


Rédigé par : Prince de Lu | 02/20 | Nb de lectures : 11698