FEAST OF THE CROWS - When All Seems To Be Burned (Bastardized Records) - 23/01/2007 @ 09h18
Rédiger une chronique d'un album de metalcore est actuellement complexe. A l'heure où le style est en perte de vitesse, les groupes ayant opté pour cette direction musicale se voient descendre lors des chroniques, quelque soit le pays, le magazine ou le chroniqueur. Chroniqueur qui, d'ailleurs, passe pour l'avocat du diable en tentant d'expliquer une excellente note à un combo évoluant dans ce registre (regardez les commentaires de la kro du dernier Killswitch Engage et vous comprendrez de quoi je parle).
Passé ce coup de gueule, j'en viens maintenant à la chronique qui vous intéresse, ô petits et grands lecteurs de VS. Je n'ai jamais eu de préjugés concernant le metalcore, genre que j'apprécie. Il m'arrive cependant de discerner le bon (Unearth) du mauvais (A Love Ends Suicide). Feast Of The Crows fait clairement partie de la première catégorie. Jeune groupe fondé sur les ruines de Tear Of Phoenix, les Allemands m'ont enthousiasmé avec ce "When All Seems To Be Burned" que l'on attendait pas forcément. Le groupe distille un metalcore brutal aux relents death que l'on peut rapprocher As We Fight voire Neaera. Pas très original, certes, mais cependant je vais tenter de vous convaincre de la qualité de "When All Seems To Be Burned".
Plus les écoutes s'enchaînent et plus j'aime cet album. J'y vois surtout l'album de As We Fight que j'attendais. Là où les Danois m'ont déçu avec "Midnight Tornado", Feast Of The Crows comble cette lacune. Beaucoup de similitudes sont à relever, tels que l'abondance des plans death et thrash, ces riffs incisifs, cette batterie omniprésente. L'ensemble des compositions se trouve également agrémentée par une succession de plans rendant l'évolution des morceaux dynamique. On ne va pas dire que Feast Of The Crows réinvente le metalcore, loin de là, mais le groupe maîtrise le genre. Les structures sont bien posées, les breaks rigoureusement préparés, les guitares pondent leurs riffs avec précision. Tout est orchestré au millimètre près, chaque instrument est soigneusement mixé, tout est limpide et parfaitement compréhensible... à l'image de la production.
Celle-ci est relativement époustouflante, puissante et massive. Les guitares bénéficient d'une sonorité valorisante. Souvent dans les albums de metalcore, les guitares perdent en intensité afin de privilégier un certain easy listening (It Dies Today, A Love Ends Suicide, Hell Within). Ici, je n'ai pas constaté ce défaut. Lors des parties thrash et death, les guitares sont lourdes et durant les mosh parts, cette massivité est palpable. D'ailleurs, comme je le disais, beaucoup de passages de l'album me rappellent As We Fight, de par son caractère rentre dedans.
Bien évidemment, comme tout groupe de metalcore, nous avons droit à des riffs melodeath. Le groupe n'est pas manchot, ceci est une évidence. Les soli sont efficaces et recherchés, les plans mélodiques riches. Les refrains font souvent mouche et les ponts sont souvent agrémentés de mélodies entraînantes. La musique des Allemands se trouve donc garnie d'une certaine maîtrise. Le titre "Abandon" appuie mes propos et représente à lui seul l'album.
Etant amateur de batterie triggée, comme il est de coutume dans le metal actuel, celle-ci bénéficie d'un triggage conséquent qui renforce l'impression de martellage, pilonne l'auditeur sous des "tatatatatata" puissants. Certains catalogueront ceci de surproduction ou d'insipidité, je me contenterai de dire que les Allemands bénéficient de moyens pour mettre en valeur leur musique.
Les vocaux sont écorchés, vifs et emplis de désespoir. Ils me rappellent un autre groupe signé sur Bastardized, Since The Day. D'ailleurs, tant que l'on parle de vocaux, il est important de souligner l'absence totale de vocaux clairs.
L'album tourne régulièrement chez moi et les écoutes s'accumulent sans réelle lassitude et toujours avec le même plaisir, ce qui fait la différence entre un 12 et un 14. Je sais déjà que je m'expose aux commentaires "le metalcore c mor" ou "c pour les jeune neo lol mdr asv" mais Feast Of The Crows vient de pondre un excellent album dans un registre musical tellement en perte de vitesse qu'il recule. L'une des meilleures surprises de ces deux derniers mois.
Je ne m'abaisserai pas aux commentaires cinglants sous formes de texto dégénérés ! Cet album n'est pas mauvais, loin de là, mais tout y est déjà vu, revu et corrigé ! Tu parlais de poncifs éculés pour leurs collègues et compatriotes de Since the Day, et c'est ton droit le plus strict ! Mais j'en dirais tout autant sinon plus au sujet de cette galette.
A signaler un petit côté rouleau compresseur à la HEAVEN SHALL BURN sur quelques titres qui lui permet d'éviter une dérive clichesque "easy-listening" des groupes que tu mentionnes.
Malgré tout, pour moi, FFTC ne mérite pas plus d'un petit 10-11 :-)
Mais après tout qui a parlé d'innovation quant à l'évolution possible de ce genre au bord de l'asphyxie ?
Est-ce encore possible de tirer son épingle du jeu alors que la messe a déjà été dite il y a fort longtemps en la matière ?
Manumal Membre enregistré
Posté le: 23/01/2007 à 14h55 - (37776)
Les groupes actuels opérant dans ce type de metalcore ,brutal ou pas,easy listening ou pas n'ont plus grand avenir je pense ,perso ça y est je suis blasé ,ce groupe n'est peut être pas mauvais comme dis mais c'est juste l'overdose de ce mélange hardcore/thrash/death et y compris quand la musique est bonne,seul les tout meilleur tirerons leur petite épingle du jeu.
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Plus les écoutes s'enchaînent et plus j'aime cet album. J'y vois surtout l'album de As We Fight que j'attendais. Là où les Danois m'ont déçu avec "Midnight Tornado", Feast Of The Crows comble cette lacune. Beaucoup de similitudes sont à relever, tels que l'abondance des plans death et thrash, ces riffs incisifs, cette batterie omniprésente. L'ensemble des compositions se trouve également agrémentée par une succession de plans rendant l'évolution des morceaux dynamique. On ne va pas dire que Feast Of The Crows réinvente le metalcore, loin de là, mais le groupe maîtrise le genre. Les structures sont bien posées, les breaks rigoureusement préparés, les guitares pondent leurs riffs avec précision. Tout est orchestré au millimètre près, chaque instrument est soigneusement mixé, tout est limpide et parfaitement compréhensible... à l'image de la production.
Celle-ci est relativement époustouflante, puissante et massive. Les guitares bénéficient d'une sonorité valorisante. Souvent dans les albums de metalcore, les guitares perdent en intensité afin de privilégier un certain easy listening (It Dies Today, A Love Ends Suicide, Hell Within). Ici, je n'ai pas constaté ce défaut. Lors des parties thrash et death, les guitares sont lourdes et durant les mosh parts, cette massivité est palpable. D'ailleurs, comme je le disais, beaucoup de passages de l'album me rappellent As We Fight, de par son caractère rentre dedans.
Bien évidemment, comme tout groupe de metalcore, nous avons droit à des riffs melodeath. Le groupe n'est pas manchot, ceci est une évidence. Les soli sont efficaces et recherchés, les plans mélodiques riches. Les refrains font souvent mouche et les ponts sont souvent agrémentés de mélodies entraînantes. La musique des Allemands se trouve donc garnie d'une certaine maîtrise. Le titre "Abandon" appuie mes propos et représente à lui seul l'album.
Etant amateur de batterie triggée, comme il est de coutume dans le metal actuel, celle-ci bénéficie d'un triggage conséquent qui renforce l'impression de martellage, pilonne l'auditeur sous des "tatatatatata" puissants. Certains catalogueront ceci de surproduction ou d'insipidité, je me contenterai de dire que les Allemands bénéficient de moyens pour mettre en valeur leur musique.
Les vocaux sont écorchés, vifs et emplis de désespoir. Ils me rappellent un autre groupe signé sur Bastardized, Since The Day. D'ailleurs, tant que l'on parle de vocaux, il est important de souligner l'absence totale de vocaux clairs.
L'album tourne régulièrement chez moi et les écoutes s'accumulent sans réelle lassitude et toujours avec le même plaisir, ce qui fait la différence entre un 12 et un 14. Je sais déjà que je m'expose aux commentaires "le metalcore c mor" ou "c pour les jeune neo lol mdr asv" mais Feast Of The Crows vient de pondre un excellent album dans un registre musical tellement en perte de vitesse qu'il recule. L'une des meilleures surprises de ces deux derniers mois.
Rédigé par : Vision Of Beuh | 14/20 | Nb de lectures : 11613