Elle est loin l'époque où j'étais un fan Hardcore de Fear Factory et où je portais fièrement mon T Shirt "Soul of a New machine". Après quelques albums loin de la classe passée du groupe ( pour ne pas dire autre chose), les FF avaient réussis avec leur dernier album à reconquérir une partie de leur fan base tout en se projetant dans un futur, certes toujours obsolète, mais à nouveau plein de lumière. "Mechanize" avait remis le groupe en selle (enfin...pour certains hein), "The industrialist" confirme il l'essai ?

Quand on écoute l'introduction du premier morceau "The Industrialist", on se retrouve plongé de nombreuses années en arrière...quand le groupe sortait "Demanufacture" et jetait un pavé dans la mare de l'étang d'un metal alors en pleine mutation. Novateur, le groupe l'a été assurément. Maintenant, il se repose sur ses lauriers et à décidé (pour l'instant en tout cas) de faire parler son savoir faire.
Les gaziers poussent même le vice jusqu'à proposer un rythme de batterie très proche de l'ouverture de "Demanufacture". Au moins les choses sont claires, FF revient vers ce qui faisait sa différence au début de sa carrière...sauf que de nombreuses années ont passées et que l'impact n'est plus du tout le même, on y reviendra plus tard.

Musicalement, l'album propose des morceaux rudes, froids et industriels. Le groupe peut avoir une aura plus rayonnante mais ici, c'est fin sourire et le sérieux de glace est de rigueur.
Les lignes de chant mélodique "à la Burton" sont toujours présentes de même que les riffs typiques du grand Dino. Le guitariste semble avoir à cœur de prouver qu'il n' a pas laissé sa main droite au placard et qu'il lui reste encore de nombreux terrains rythmiques à conquérir. On le sait le latino capable de bonnes performances techniques et ici, il prouve une fois de plus qu'il fait partie de l'élite de cette génération de guitariste chirurgicaux.
Le coté "programmation" de la batterie n'est absolument pas gênant et aide à retrouver cette patte froide qui fait partie de l'identité sonore des Américains.
Sur chaque morceau, je trouve des clins d'œils aux vieilles chansons. On à l'impression d'y entendre un riff déjà enregistré, une ligne vocale déjà présente sur un vieux hit ou une dynamique piquée ici ou là. Ce coté "Back to the roots" fera certainement fuir certaines personnes quand elles réjouira ceux qui attendent un cahier de charges précis de FF.

Et c'est sans trop se prendre la tête qu'on écoute l'album se dérouler, à grand renforts de samples de Rhys Fulber (qui fournit ici un excellent travail) et avec tous les ingrédients qui font le succès du groupe. Il y a donc un vrai coté agréable à cet album, mais qui est cartouché par un certain nombre de problèmes qui finissent par le plomber.

Tout d'abord, je trouve que l'album souffre d'un manque de pêche général. Sur les morceaux que je préfère du groupe, les garçons semblent avoir le feu au cul et explosent les compteurs en défonçant tout sur leur passage (pensez à des tueries comme "Martyr", "Replica" ou encore "Pisschrist").
Ici, même si tout fonctionne, je n'ai pas vraiment l'impression que le groupe à bouffé du lion. C'est un peu du Fear fact' à la papa et on attend par moment que le groupe parte "à Burne".
Niveau composition, on ne peut pas non plus dire que le groupe se soit véritablement sortit les doigts. Ils font le boulot et puis c'est tout. Je sais que cela satisfera beaucoup d'entre vous qui dés qu'ils reconnaitront le style du groupe se diront « Cool, c'est ça que je veux entendre ! » mais pour moi, cela fonctionne moins bien.
Enfin, j'ai du mal à ne pas penser quand j'entends aujourd'hui Burton à ses prestations live souvent calamiteuses. J'ai donc de plus en plus de mal à y croire quand Burton chante juste, lui qui est désormais habitué au dérapages incontrôlés.

Bref un album sans surprises qui revient une fois de plus vers le style que les fans affectionnent. A vous de voir maintenant si les FF version 2012 sont toujours, pour vous, des Hunters killers.


Rédigé par : Pamalach | 11/20 | Nb de lectures : 19398