Le hasard a voulu que je me retrouve avec plusieurs albums de HxC, à chroniquer, s’orientant sensiblement dans les mêmes mouvances. Hé bien, s’il avait fallu que j’identifie le seul groupe français du lot, ça n’aurait pas été une mince affaire car ce premier album des toulousains de FAT SOCIETY est tout simplement bluffant.
Bon, autant le dire tout de suite que le HxC de FAT SOCIETY n’est pas ce qu’on pourrait taxer d’original pour un rond mais ils pratiquent leur art avec une telle fougue qu’on se laisse vraiment prendre à cette musique qui réconcilie aussi bien les adeptes du HxC old school que ceux qui aiment les sonorités plus contemporaines, plus métalliques du mouvement.
C’est sans aucun complexe que FAT SOCIETY nous crache treize titres (toujours cette manie du titre planqué à la fin !) de HxC viril qui-sent-sous-les-bras. Toute la panoplie du bon disque de HxC est de sortie : un brailleur de première classe, de grosses mosh-part bien appuyées, le cœur des petits chanteurs à la voix rocailleuse (manger des boulons au petit déjeuner, ça esquinte…) et puis cet espèce de groove indéfinissable dont on a cru longtemps que seuls les new-yorkais en détenaient la clé. Oui, FAT SOCIETY fait du gros HxC bien brutal, bien bourrin de ceux qui ont fait la fortune des chirurgiens et des prothésistes dentaires.
Malgré ses affinités avec le HxC US, FAT SOCIETY est loin de se prendre pour un combo américain, le groupe revendique sa nationalité par des petits extraits, pas toujours politiquement-corrects, de films qui ont plus ou moins marqué le cinéma hexagonal (« Les valseuses », « Zonzon », « La vérité si je mens »). Ces extraits ont pour effet d’apporter un soupçon d’insolence et surtout d’humour à un style qui en fait souvent défaut.
Treize titres : treize tueries dont une reprise transcendée des SPUDMONSTERS (« Upperhand ») et le surpuissant « Everything you want to hear » qui ferait déposer les armes aux plus blasés des coreux…
Il serait impensable de ne pas parler, même brièvement, de la production énorme de Christian Carvin (ETHS, ROMEO IS BLEEDING, INMATE, DISTURB) qui réalise , encore une fois, un travail terrible qui va provoquer immanquablement le remplissage de son agenda. « Illusion’s demise » est tout indiqué pour les fans d’HATEBREED (encore eux !), ALL OUT WAR et compagnie.


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 10325