Ils sont jeunes, ils grognent comme les grands, font bouger les doigts très vite sur les manches ; il n’en fallait pas plus pour que Metal Blade en fasse la nouvelle sensation à la mode dans le Brutaul pour djeunes. Il n’y a dans mes propos aucune attaque contre les jeunes, justement, plutôt contre ces labels qui tentent de nous faire croire tous les trois mois qu’ils ont déniché les nouveaux petits prodiges du brutal émo math deathcore ou je ne sais quelle autre invention mercantile dissimulant derrière de grosses prods et des artworks qui en mettent plein la gueule un vide affligeant.

FATE est plutôt ancré dans le brutal death technique, ou devrait l’être s’il était brutal. Disons qu’il en a tous les ingrédients mais que le flan visqueux qui sort du four n’a pas grand-chose à voir avec la furie ultra brutale et technique d’un ORIGIN. On a droit à tous les clichés du brutal moderne avec les rythmiques syncopées, les blasts coups de boule, les lourds pachydermiques, les références techniques à SUFFOCATION, les growls au phrasé hardcore et les solos/sweeps virevoltants mais après plus d’une vingtaine d’écoutes, tout cela me semble toujours aussi vide. Bien propre, bien présenté, avec un potentiel certain, mais soit totalement immature, soit dénué de la moindre inspiration. Les Américains ne s’arrêteront certainement pas là, et il sera intéressant de voir ce qu’ils proposeront à l’avenir, mais ce premier album est selon moi totalement inutile.

Heureusement, « Vultures » est composé de morceaux courts et bien que l’ensemble soit trop uniforme (question de goût je vous l’accorde), il s’écoute sans trop de difficultés. L’instrumental qui a donné son titre à l’album, en sixième position, donne d’ailleurs une image beaucoup plus positive du jeune combo : sans être un chef d’œuvre, cet instru laisse tout de même entrevoir de la sensibilité chez le/les compositeurs, ce qui permet d’espérer un futur moins hermétique pour FATE.


Rédigé par : Dungorpat | 08/20 | Nb de lectures : 11434