Alors qu’Xtreem music nous remet au goût du jour les vestiges de la scène finlandaise, son pendant américain, Necroharmonic pousse le vice un peu plus loin en dépoussièrant d’authentiques reliques underground dont les noms ne sont guère familiers aux moins de trente ans. Ainsi, après la résurrection des terribles Dr SHRINKER, DERKETA (connu pour être l’un des premiers groupes extrêmes féminins) et une compilation d’inédits et live d’ABSCESS, Necroharmonic a décidé de s’occuper du cas de FATAL. Avant d’être un groupe havrais, fort louable, le patronyme de FATAL était jadis détenu par un trio légendaire du Michigan dont nous allons parler dans cette chronique. Le groupe n’a pas existé plus de cinq ans et n’a connu qu’un succès d’estime dans les sphères underground. Pourtant ils auraient mérité bien mieux que cette micro carrière avant de sombrer dans l’oubli.
Necroharmonic rend enfin justice au groupe en regroupant ici la totalité de leurs enregistrements, à savoir trois démos et un ep, soient dix-sept titres pour plus d’une heure de musique.
L’aspect intéressant de ce genre de réédition réside dans le fait de pouvoir réellement constater l’évolution du groupe. Curieusement, le label a eu l’idée de débuter le cd par les titres les plus récents de FATAL pour remonter progressivement à leur première démo. Pourtant, s’il est vrai que la production du ep est excellente, le son de l’ensemble des démos est globalement correct bien qu’elles n’aient pas été remasterisées.
Parti d’un death/thrash américain d’assez bonne facture, le groupe a rapidement convergé vers un death métal assez proche des balbutiements musicaux de la scène de Floride avec des vocaux régurgités à la façon de Kam Lee. Après avoir partagé la scène avec des groupes tels SACRIFICE, DEATH ANGEL, MORBID ANGEL et PESTILENCE, le groupe continue de radicaliser sa musique lorgnant même parfois sur un death/grind avant l’heure, sur une paire de titres. Mais c’est vers un death technique thrashy d’excellente qualité que FATAL va finalement se poser. Une death qui fait la part belle à des guitares rivalisant de créativité avec des solos bien trempés et une approche mélodique qui n’est sans évoquer les premiers CORONER. Le trio s’essaye même à un passage totalement dissonant avec un passage de bande bidouillée assez bizarroïde sur « Soul Burns ».
Le clou de cette rétrospective infernale réside tout de même dans ce fameux ep trois titres, immortalisé pour le mythique label havrais TRASH RECORDS (il avait un sacré flair ce bon vieux Pat) qui propose un techno-death/thrash virevoltant doté d’une certaine finesse ; parfait alliage d’harmonie et d’efficacité percutante à la façon du trio suisse cité plus haut. Toujours est-il que la musique de FATAL n’a pas pris une ride après quinze années. C’est dire si le groupe disposait d’une certaine avance sur son époque.
Un must pour les nostalgiques de la fin des années 80 et peut être une découverte intéressante pour les plus jeunes.



Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 11050