La première fois que j’ai entendu parler de FATAL, c’était lors de discutions avec l’infatigable André Lemesle alias Dédé de NOMED qui avait participé aux balbutiements du groupe havrais. Vu les difficultés à recruter les musiciens adéquats pour le groupe, John (guitare) se trouve être le seul rescapé du line-up d’origine. Ces pénuries de personnel expliquent sans doute pourquoi FATAL propose seulement là son premier album auto-produit alors que ses débuts remontent déjà à 1997. Il est exact que le groupe s’était déjà distingué dans des productions antérieures sous forme de démos, split ou mini album mais le grand saut n’avait encore jamais été franchi jusqu'à l’année dernière et l’enregistrement d’ « Eskhaton » (en français eschatologie : Ensemble de doctrines et de croyances portant sur le sort ultime de l’homme – on peut se cultiver en écoutant du métal). Derrière ce concept extrême se joue une musique qui l’est également. FATAL joue un death/thrash assez changeant qui alterne des passages fermement ancrés dans une mouvance à la THE HAUNTED, saupoudrés de bay area style, et d’autres plus brutaux à la CANNIBAL CORPSE.
Le cocktail, s’il n’est pas vraiment spectaculaire, fonctionne suffisamment bien pour faire passer un bon moment. La petite originalité du groupe réside dans un chant guttural majoritairement en anglais mais aussi en français et en espagnol. L’efficacité des riffs thrashy et des accélérations laissent à penser que les titres ont été composés pour des résultats optimum en concert et la réputation que FATAL se taille actuellement depuis quelques mois sur le plan scénique ne fera que confirmer mon impression. Cependant, FATAL manque encore de ce petit quelque chose qui fait réellement la différence entre un bon groupe et un excellent. Si certains passages d’ « Eskhaton » laissent entrevoir un potentiel intéressant (le riff de « La ley de pachanama » ou les envolées de grattes à la fin d’ «Anakhendavia ») ils restent trop anecdotiques pour propulser le groupe dans le peloton de tête des groupes français. Avec une formation plus stable et encore un peu de boulot, je suis persuadé que FATAL pourrait se transformer en outsider de choix. « Eskhaton » n’en demeure pas moins un album sympa et demeure un moyen intelligent de soutenir le groupe. FATAL va jouer des dates un peu partout en France dans les semaines à venir, je ne sais pas pour vous, mais je pense que je serai au rendez-vous.
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Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 8111